La maison de Saint-Saëns est l'une des famille les plus influentes de Cahogne.

On retrouve la trace des ancêtres des Saint-Saëns, alors connus sous le nom des de la Tour-du-Pont, au début du XIème siècle dans les registres ducaux où il est fait mention de plusieurs chevaliers quittant les Landes pour le Pays-Plat afin de participer à la défense du pays contre les invasions vikings.
En 920, un lettre patente accorde des terres dans les environs de Belfort à un certain Simon de la Tour-du-Pont. Par la suite, ses descendants joueront régulièrement un jeu de bascule entre les chefs norges et les seigneurs cahons, s'alliant tantôt aux uns et tantôt aux autres, puis on les retrouvera souvent à la cour des comtes de Belfort.
Pratiquement inconnue avant le XIIème siècle et possédant une fortune très modeste, la maison n'émerge qu'à partir de l'élection d'Armand de Saint-Saëns à la Primatie de Cahogne sous le nom d'Antonin IV. Dès lors, l'ascension de la maison de Saint-Saëns sera fulgurante.

Cadet de Anne de la Tour-du-Pont, Armand fait de brillante étude à l'académie de Soulans où il est rapidement remarqué par son éloquence et sa grande culture, mais aussi pour ses frasques et ses abus. Son talent et son esprit lui attire l'amitié et l'admiration du duc Raoul II Beauclerc dont il devient un proche conseiller.
En 1128, Raoul II use des talents de diplomate d'Armand pour provoquer l'abdication du Primat Cléon III, ennemi politique du duc, et fait entrer son protégé dans la Curie du nouvel Archevêque Adrien V. Armand parvient rapidement à se rendre indispensable et devient très influent à la fois à la cour du duc et à celle du Primat.
Ayant acquit de nombreux soutiens au cour de sa carrière, notamment grâce à l'argent du duc Raoul II, Armand est élu Archevêque en 1137, alors qu'il n'est même pas prêtre, et prend le nom d'Antonin IV. Son élection est alors entachée de corruption, beaucoup dénonçant les manipulations politiques de Raoul Beauclerc pour mettre l'un de ses favoris au sommet de l'Eglise de Cahogne.
Le règne d'Antonin IV ouvre une période sombre pour l'Eglise, celle de l'âge du népotisme institutionnalisé et de la décadence morale.
En plus de mener une vie dissolue, Armand va profiter de sa position à la tête de l'Eglise pour grandement favoriser sa famille, octroyant des terres et des titres à ses frères et ses neveux. Ainsi son frère Arnaud se voit confier la garde de nombreuses seigneuries dépendantes du chapitre de Belfort, et à son autre frère, Valéry, il accorde plusieurs bénéfices ecclésiastiques avant de le faire camerlingue.
C'est Antonin IV qui change le nom dynastique pour celui de Saint-Saëns, son saint patron, et opte pour le blason à la rose rouge en faisant du héros mythique Valiant des Monts, le chevalier de la rose et compagnon de Guillaume le Preux, l'ancêtre familiale, donnant une ascendance bien plus prestigieuse à sa famille. Prétextant son titre laïc de baron de Vendaume, Antonin IV ira même se donner le droit de se marier et d'avoir des enfants. Bien que le célibat des prêtes n'était pas encore acté officiellement à l'époque, ce comportement choque déjà ses contemporains.
Clerc sans vocation ni morale, certains le soupçonnant d'athéisme, Antonin IV sera pourtant un Primat ambiguë par ses positions en faveur de l'Eglise et ses relations avec le monde laïc. En effet, le duc Raoul Beauclerc, espérant avoir un allié sur le trône de Vendaume, déchante rapidement lorsqu'il s'aperçoit qu'Antonin IV ne sera pas le pantin qu'il imaginait. Malgré tous ses vices, Antonin se mû en défenseur acharné de l'Eglise, protégeant les droits et privilèges du clergé, notamment en matière de justice, face aux attaques répétées du duc de Cahogne.
La dispute entre Antonin et Raoul ira jusqu'à l'excommunication de celui-ci et obligera le Primat à trouver refuge en Julienne pour sauver sa vie. Il ne pourra rentrer en Cahogne qu'en 1144, après la mort de Raoul II, et se réconciliera avec le pouvoir ducal en se rapprochant de Hugues Ier, avant de mourir lui même en 1147.
C'est grâce à sa lutte pour la sauvegarde des droits de l'Eglise que le clergé pourra remettre la main sur l'élection des Primats en écartant les ingérences ducales. Pourtant, ses successeurs condamneront le règne d'Antonin IV, répandant une légende noire autour de sa vie immorale, reposant sur un fond de vérité mais largement exagérée, faisant de lui un débauché cruel et pervers, se rendant coupable de népotisme, mais aussi d'assassinat, d'adultère et d'inceste.
Ces accusations forceront l'église à ouvrir un procès posthume en 1151 : lors du concile cadavérique, son cadavre est exhumé et exposé face aux juges. Rendu coupable de tous les crimes qu'on lui impute, il est alors déclaré indigne de la primatie. Il est dépouillé de ses vêtements de Primat et jeté dans la Bréa.



Grâce aux largesses d'Antonin IV prit sur les biens de l'Eglise, la maison de Saint-Saëns se retrouve richement dotée dans le Pays-Plat, permettant à ses descendants de jouer un grand rôle politique. Ils deviennent des familiers des comtes de Belfort.
En 1191, lorsque Lothaire le Jeune devient duc de Cahogne, les Saint-Saëns entrent à la cour ducale, devenant d'importants personnages dans l'administration du duché de Cahogne.
Fidèles du duc de Cahogne parmi les plus importants, Hugues II favorise les Saint-Saëns dans la querelle de succession qui oppose Philippe II de Saint-Saëns à Robert II de la Roche-Bouillon pour l'héritage du Romarimont. Alors que selon le droit féodal Robert II était l'héritier direct par sa mère, aînée du baron Roland d'Hébrin mort sans descendance mâle, le Parlement tranche en faveur de Philippe II, fils de la puînée, sous prétexte qu'il est plus âgé, provoquant la colère des Roche-Bouillon qui plus tard rallieront Raoul de Porez dans la guerre civile de Cahogne.

Maison turbulente à la sinistre réputation, les Saint-Saëns restent marqués par Antonin IV, personnage central de l'histoire familiale. Longtemps l'Eglise a fait courir une légende noire, pas déméritée mais certainement exagérée, les accusant de complots, d'empoissonnement, d'assassinats violents, de fratricides, d'inceste et même de sorcellerie, contribuant à faire de cette famille le symbole de la décadence de la noblesse.
Afin de faire oublier l'origine de leur puissance reposant sur des usurpations au détriment de l'Eglise, les Saint-Saëns n'ont cessé d'être des mécènes, octroyant d'importants dons au clergé.
Adepte du collectionnisme, l'hôtel des Epinettes à Soulans, propriété des Saint-Saëns, est un vrai musée qui regorge de pièces d'Histoire, d'objets exotiques et d'ossement d'animaux étranges. C'est aussi un haut lieu de festivité de la capitale, pour ne pas dire un lieu de débauche.
Les Saint-Saëns se sont investis dans l'administration, accordant à leurs enfants une éducation intellectuelle tournée vers les lettres et les chiffres plus que vers les armes. Même s'ils gardent une tradition guerrière inhérente à tous chevaliers, il est de plus en plus rare de voir un Saint-Saëns sur un champ de bataille.

Généalogie:

Branche principale
Après les Annequins, la maison de Saint-Saëns est la famille noble la plus influente du duché de Cahogne. Historiquement, ils furent les premiers soutiens de la maison de Bohain, alors comtes de Belfort, ce qui en fait les plus vieux alliés de la famille ducale. L'héritage du Romarimont, permise par la complaisance du duc, a permis aux Saint-Saëns de devenir l'une des plus puissantes familles du duché.
► Membres connus :