« Les deux feuilles de lys qui forment ses ailes, signifient sens et chevalerie, qui gardent et défendent la troisième feuille qui est au milieu d'elles, plus longue et plus haute, par laquelle la foi est entendue et signifiée ; car cette dernière est et doit être gouvernée par sapience et défendue par chevalerie. Tant que ces trois grâces seront fermement et complètement jointes ensemble dans le duché de Cahogne, le pays sera fort et ferme ; et s'il advient qu'elles en soient ôtées ou dissociées, le pays tombera en désolation et en destruction. » - Enguerrand de la Fauvette, extrait du Roman des ducs. Pouvoir centralLe duc
Le duc est le monarque du duché de Cahogne. En théorie vassal de l'Empereur et soumis au temporel à l'autorité impériale, il est dans les faits comme les autres princes de l'Empire le véritable souverain de son domaine et règne sur son pays comme un roi. Sa légitimité à régner lui vient de son sacre par l'Archevêque de Cahogne, Primat des Franges Orientales, qui lui confère un caractère sacré : oint par la sainte chrême, il est choisi par l’Église et donc par Dieu. Le duc n'est d'ailleurs officiellement en place qu'après son sacre et doit donc dans les faits obtenir l'approbation de l’Église pour régner. Peu à peu s'impose aussi l'idée que l’État se fonde sur le sang ducal, privilégié par Dieu. L'importance de la continuité dynastique s'impose et les ducs actuels sont censés descendre de Guillaume le Preux, premier duc de Cahogne nommé par l'Empereur Godfred. En principe maîtres de l'ensemble de la noblesse du pays, le XIème siècle a vu le pouvoir ducal s'affaiblir grandement jusqu'à ne lui laisser qu'une primauté théorique sur les princes du pays. Aujourd'hui, les ducs ne sont plus que des seigneurs parmi d'autres n'ayant compétence que sur leur domaine personnel, bien que l'avènement de la maison de Bohains sur le trône ait marqué un renouveau de l'autorité ducale. Ce qui fait la différence entre le duc et les autres princes de Cahogne c'est surtout sa relation privilégiée avec l'Église. Le sacré fait du duc un personnage à mi-chemin entre le laïc et le clerc, et lui confère une primauté spirituelle qu'aucun autre prince ne peut lui contester. Le duc est le fils aîné de l'Église de Cahogne, son bras séculier qui exécute les sentences prononcées par les tribunaux ecclésiastiques et fait respecter la paix de Dieu (qui devient la paix du duc). C'est cette alliance entre l’Église et le duc qui lui confère toute son importance, bien que cette association soit parfois remise en cause, le duc et l'Archevêque s'opposant souvent sur de nombreux sujets. La principale fonction du duc est la protection de l'Église et de l'orthodoxie religieuse, le maintien de la paix et de l'ordre dans son pays, et la protection de la frontière orientale de l'Empire. Il est le gardien des Franges et le chef du peuple Cahon. Le duc possède en principe la pleine autorité sur sa justice, ses finances, son armée et sa diplomatie, mais doit composer avec les résistances à son autorité : le clergé, les communes, la noblesse, mais surtout le Parlement, l'organe d'approbation de la politique ducale. Il fait aussi face dans son duché à la concurrence du pouvoir de l'Archevêque et de l'Empereur. ► Le Parlement
Le Parlement est la principale institution du duché de Cahogne. Il est parfois appelé "États de Cahogne" ou "Parlement de Soulans" depuis que l'institution s'est sédentarisée dans la capitale des ducs. Le Parlement exerce la justice retenue, c'est à dire les causes retenues par le duc. Il juge en appel les affaires civiles et criminelles, pouvant aussi statuer en première instance pour les affaires concernant la noblesse, notamment pour les grands vassaux. Ses décisions font jurisprudence pour toutes les cours inférieures (celles des sénéchaux et barons). En plus de son rôle judiciaire, le Parlement occupe aussi un rôle législatif en enregistrant les actes ducaux et en contrôlant leur légalité. L'enregistrement des actes ducaux par le Parlement est nécessaire pour les rendre publics et applicables, ce qui donne aux parlementaires une grande influence sur la politique ducale. Le Parlement possède ainsi un droit de remontrance s'il estime qu'un acte n'est pas en accord avec le bien public ou les lois fondamentales du duché. Ainsi, le Parlement devient un organe d'approbation capable de s'opposer au duc. Le Parlement est aussi une cour des comptes chargée du contrôle des finances ducales. Une fois par an, elle auditionne le personnel chargé de la gestion du domaine et juge les comptes qui lui sont remis. La chambre s'assure de la conservation du domaine et de la régularité des finances. Un vote s'effectue à la majorité. Lorsqu'une majorité de parlementaires approuve la décision, il y a alors décret. Les parlementaires sont nommés à vie par le duc parmi les princes laïcs et ecclésiastiques, mais aussi de plus en plus parmi les légistes, des professionnels du droit. D'abord simple cour de justice issue du Grand Conseil du duc, héritier du conseil des plaids des rois Cahons, le Parlement finit par obtenir son autonomie pour devenir une cour souveraine et l'organe principale de l'administration du duché. C'est avec Hugues Ier que le Parlement va prendre de plus en plus d'importance politique: il lui accorde les subsides pour sa croisade et enregistre le testament du duc qui prévoit la création des sénéchaussées. L'assemblée prend ensuite encore plus d'importance à la mort du duc : c'est grâce au Parlement que Clotilde accéda au pouvoir en 1154 puis c'est le Parlement qui ratifia l'adoption de Lothaire par la duchesse, décidant ainsi de l'héritier du duché. Clotilde mettra fin à l'itinérance du Parlement pour le fixer définitivement à Soulans dans le palais ducal. Par la suite, Lothaire n'aura de cesse de convoquer le Parlement pour légitimer sa politique, et finira par instaurer des séances régulière sous l'égide d'un président. Ne pouvant plus assister aux séances chaque jour, Hugues II créera la fonction de procureur ducal pour représenter le duc devant les parlementaires sans y être présent physiquement. Hugues II créera aussi la chambre des comptes. En 1295, le Parlement après d'âpres négociation, accordera à Hugues III de nouvelles subsides pour mener ses guerres, provoquant la colère du peuple, point de départ de la révolte de Soulans et de la guerre civile de Cahogne. Aujourd'hui, le Parlement est devenu un organe de conseil et d'arbitrage des crises politiques, devenant la seule institution habilitée à statuer sur les grandes réformes et les questions dynastiques. En théorie, le Parlement n'est qu'une assemblée consultative et le duc n'est en rien obligé de suivre son avis (notamment en matière de justice). Mais dans les faits, le Parlement est capable de bloquer la politique ducale car les édits ne font force de loi que s'ils sont enregistrés. ► La cour de Cahogne La cour de Cahogne est le centre du pouvoir par lequel le duc gouverne la périphérie. Elle accueille les grands barons du pays mais aussi tout un cercle d'intimes proches du duc, premièrement sa famille, mais aussi ses conseillers, ses gardes, ses domestiques...etc. Ensemble, ils forment un entourage restreint et privé qui conseille le duc dans son administration, la prise collective des décisions donnant plus de poids aux ordres et permet de diluer les responsabilités du duc en attribuant une mauvaise décision à l'un de ses conseillers La cour n'est pas une formation permanente : le duc tient cour à l'occasion de fête, de rencontre, de passage, de plaids, de tournois. Autrefois nomade, désormais elle s'est sédentarisée à Soulans. La cour est le lieu où l'on se dispute les faveurs ducales. Pour un jeune noble, les fêtes, banquets ou tournois sont l'occasion d'approcher les hautes sphères de la noblesse et de se faire remarquer, de capter l'attention du duc ou d'un grand baron et de le solliciter. Un clerc peut obtenir un bénéfice, un chevalier disgracié son pardon, un noble désargenté une subvention ou l'intégration d'un de ses fils à la mesnie d'un prince pour qu'il y soit entretenu et formé jusqu'à son adoubement. Sous le règne de la duchesse Clotilde l'Emperesse, la cour s'est grandement spécialisée : elle est devenue un organe de gouvernement, la société politique qui seconde le duc dans ses décisions et l'aide à administrer son duché. Émane d'elle les diplômes, édits et ordonnances, les décisions de justice, les enquêtes, les ambassades. Influencée par son expérience à la cour impériale, la duchesse Clotilde réforme celle du duché et crée les 3 grands offices destinés à administrer l'ensemble de la principauté : la chancellerie, devant gérer la correspondance, la diplomatie et la justice ; la surintendance, pour la gestion des finances, du commerce et de la production ; la connétablie, travaillant aux affaires militaires et à l'armée. Chaque bureau a à sa tête un grand officier choisi par le duc, contrôlant une horde d'officiers ordinaires (les notaires, les légistes, les copistes, les secrétaires...etc.). A cela s'ajoutent les résidus des offices passés, car les réformes ne suppriment pas mais superposent. • La chancellerie Le chancelier est le secrétaire du duc et le rédacteur des actes ducaux (édits et ordonnances). Sa signature vaut celle du duc. Il est à la tête d'une armée de notaires et de messagers formant la chancellerie, qui rédigent les actes et s'appliquent à la correspondance du duc. Le chancelier gère la diplomatie en organisant et en recevant les ambassades. C'est le second personnage du duché, qui remplace le duc en cas d'absence ou de vacance. Généralement le poste est occupé par un clerc, mais ce n'est pas une obligation. Afin de l'aider à sa tâche, le chancelier est secondé par le référendaire qui supervise le procureur ducal, qui représente le duc au Parlement et présente les décisions à enregistrer, le maître des requêtes qui reçoit les doléances de la noblesse à soumettre au duc, et le huissier du conseil qui gère la rédaction des actes et enregistre les décisions du conseil. A cela s'ajoute le garde des sceaux qui a la charge du sceau ducal capable d'authentifier les actes. • La surintendance Le surintendant est le responsable des finances du duché. Il gère les recettes et les dépenses de la couronne, supervise les paiements et établit les budgets. Il a aussi un rôle judiciaire en arbitrant les contentieux fiscaux. Il est assisté par le régisseur général qui supervise les officiers subalternes que sont le trésorier des chartes qui gère les archives ducales et tient à jour le livret des comptes du fisc, un poste très important réservé aux personnes de grande confiance, le grand argentier chargé de la gestion du trésor et du budget, le receveur qui coordonne la répartition équitable des impôts et leur bonne levée, et l'inspecteur général qui contrôle la bonne exploitation du domaine ducal en fixant la date des travaux agricoles (semailles, labours, moissons) et en inspectant les routes, assisté du grand voyer et les eaux et forêts, assisté du gruyer ducal. • La connétablie Le connétable est le "chef souverain des armées", chargé du commandement de l'ost. Pour la noblesse guerrière de Cahogne, l'office de connétable est la plus hautes dignité du duché. En temps de guerre, il est le chef de l'état major, chargé de mener l'armée à la bataille. En temps de paix, le connétable doit veiller à l'entretien des troupes et des fortifications. Il préside aussi au tribunal militaire. Le Maréchal de Cahogne est le second du connétable, chargé de faire le lien entre le grand officier et les officier mineurs : le grand écuyer, le porte-oriflamme et le capitaine général. Ce dernier est le véritable gestionnaire de l'armée, chargé des montres et des revues, qui supervise les trois maîtres militaires : Le maître des arbalétriers, commandant de tous les piétons de l'ost, des fantassins et des archers, qui en temps de paix passe en revue les soldats et veille sur les garnisons et le ravitaillement des forteresses ; le maître de l'artillerie, un spécialiste de la poliorcétique qui mène les sièges en commandant aux artilleurs, aux ingénieurs, aux sapeurs, aux mineurs et aux charpentiers, mais qui a aussi en charge la maintenance des fortifications des châteaux ducaux ; le maître de la cavalerie qui commande à toutes les unités montées et qui mène la charge lors de la bataille. Il gère aussi les écuries du duc et a en charge l'apport de chevaux neuf pour les cavaliers et le ravitaillement des montures. • Hôtel ducal L'hôtel ducal est la maison domestique du duc de Cahogne chargée d'organiser la vie quotidienne de la cour notamment en assurant le service de la table. Héritière de la Curia Regis des rois Cahons, depuis les réformes administratives de la duchesse Clotildes sont rôle politique a diminué. La plupart des titres qui lui est attaché ont été vidé de leur sens pour ne devenir plus que des charges honorifiques. Toutefois, ces offices gardent le prestige historique qui leur sont attachés, permettent au duc de récompenser ses familiers. Le chambellan est le maître d'hôtel de Cahogne. C'est un poste très important car c'est un intime du duc. Pour l'assister, il a sous ses ordres une armée de domestiques qui entretiennent le palais. Derrière le chambellan se trouvent les anciens offices de bouches qui ne sont aujourd'hui plus qu'honorifiques : le panetier, le bouteiller et l'échanson. Puis les aides de chasse : le grand veneur et le maître fauconnier. Le chapelain est chef de la chapelle ducale, le confesseur personnel du duc et celui qui officie les messes à la cour. Il dirige les chantres et les aumôniers. Entrer dans la chapelle ducale c'est souvent s'assurer d'une prébende de chanoine voir un siège épiscopal. Le médecin de la cour a en charge la bonne santé du duc et de sa maison. C'est lui qui le soigne, lui prescrit des traitements et l'opère. Souvent c'est un poste à double tranchant, à la fois prestigieux et dangereux si le duc venait à mourir subitement. Le peintre de la cour est chargé de peindre le duc et ses courtisans. Souvent il est considéré comme le meilleur artiste de Cahogne. Le chroniqueur ducal est l'historien officiel du règne. Il parle souvent plusieurs langues et peut servir de traducteur. Le gardien des portes possède les clefs de toutes les portes du palais, notamment celle donnant à la chambre du duc. C'est un titre important pour distinguer une personne de confiance. Le maître d'armes est une distinction donnée au meilleur chevalier de Cahogne. A l'hotel du duc s'ajoute celui de la duchesse dirigé par la surintendante de la maison qui reçoit les serments de la dame d'honneur, de la dame d'atour chargée de la garde-robe, de la gouvernante, chargée de l'éducation des enfants en bas age, et du chevalier d'honneur, un chevalier chargé de la protection personnelle de la duchesse et qui la suit partout.
Pouvoir localLes sénéchaux de Cahogne Créés par le duc Foulque le Libéral au milieu du Xème siècle, les sénéchaux sont d'abord des agents itinérant chargés de transmettre les ordres ducaux et de juger en première instance les affaires courantes. C'est le duc Hugues Ier qui va sédentariser les sénéchaux dans des circonscriptions géographiques. Désormais ils seront en nombre limité et restreint à leur juridiction. Au cour de l'histoire de Cahogne, les offices de sénéchal vont être modifiés, apparaître ou disparaître selon les événements et l'étendu du pouvoir ducal. Ainsi, le sénéchal des Maurannes a longtemps disparu, avant de ne réapparaître que très récemment. Le Pays-Plat a la particularité de posséder deux sénéchaux, vestiges des comtés de Vassy et de Belfort dont les administrations se sont ajoutées au duché lors de leur incorporation au domaine ducal. Il existe aujourd'hui 7 offices de sénéchal : le sénéchal palatin, le sénéchal des Landes, le sénéchal de Belfort, le sénéchal de Vassy, le sénéchal de la Marche, le sénéchal des Maurannes et le sénéchal de Transgarde. Le sénéchal palatin, créé par la duchesse Clotilde l'Emperesse, a pour juridiction la capitale du duché et ses alentours. il officie dans le palais de Soulans, d'où son nom. Les sénéchaux sont de puissants personnages, ce sont des hauts fonctionnaires à qui le duc délègue une partie de la puissance publique pour la bonne gestion de son domaine. Ils sont les relais du pouvoir central, l'intermédiaire entre le peuple et son suzerain, nommés et révoqués au bon vouloir de l'administration et sont responsables devant le Parlement. En tant que représentants directs du duc, on attend d'eux des qualités exceptionnelles : sagesses, courtoisie et loyauté, connaître les Hommes et les lois, distinguer le bien du mal et savoir compter. Longtemps redoutés par la population qui ne voyait en eux que des percepteurs d'impôts, les sénéchaux se sont transformés en protecteurs, défenseurs de la paix publique et de la bonne justice garanties par le duc. Les sénéchaux ont pour mission de représenter le duc dans ses provinces (pour recevoir les hommages des barons notamment), de maintenir l'ordre et la paix notamment en de rendant la justice en première instance, de transmettre ses ordres, les ordonnances et les édits, et de réunir l'ost lors de l'appel à la guerre. Pour cela, le sénéchal s'entoure d'une cour, avec un [i]lieutenant[/i] pour le suppléer, un [i]receveur[/i] charger de la trésorerie et un [i]juge-mage[/i] pour la justice. Il nomme et contrôle les prévôts et les baillis à qui il délègue à son tour une partie de ses pouvoirs dans des subdivisions de la sénéchaussée (appelées prévôtés et bailliages). Les sénéchaux sont des personnages très importants avec de grands pouvoirs et de grandes responsabilités. Leur autorité jouxte des enclaves seigneuriales, laïques ou ecclésiastiques, auxquelles en principe ils n'ont pas accès. Toutefois, de plus en plus, le pouvoir des sénéchaux déborde et empiète sur celui des seigneurs, ce qui peut causer des conflits opposants le droit du duc à celui de ses barons. De plus, du fait de la distance et de la lenteur de l'administration, les sénéchaux sont souvent très autonomes et ne subissent le contrôle du Parlement qu'une fois par an. Leurs décisions ne pouvant être cassées que par le Parlement ou le duc, certains sénéchaux se comportent comme de véritable princes indépendants, parfois même comme des tyrans qui dépassent leurs prérogatives en s'adjugeant des pouvoirs réservés au duc ou en les monnayant pour s'enrichir. En principe, leur charge n'est ni viagère ni héréditaire, mais il est arrivé à plusieurs reprises que certaines dynasties s'emparent d'un titre de sénéchal pour se le transmettre de génération en génération. Il existe aussi des sénéchaux dans les comtés indépendants du duché de Cahogne, avec toutefois quelques différences dans leurs prérogatives. Ainsi, le Haut-Sénéchal du Valais est le maître des armées du comte de Valais, alors que le sénéchal de Trémanche est un officier subalterne de l'administration du comté de Trémanche. ► Les barons Les barons sont les vassaux directs du duc de Cahogne. Ils forment la grande noblesse du pays. Ils sont à la tête des honneurs, c'est à dire de grands domaines généralement constitués d'une terre principale et de plusieurs dépendances annexes. Depuis Raoul Ier, les ducs ont prit l'habitude de constituer des honneurs dispersés dans tout le duché afin de rendre sa défense impossible en cas de rébellion. Les barons doivent le service militaire au duc lorsqu'il appelle à la guerre. Pour cela, ils se doivent d'inféoder un certain nombre de chevaliers-bannerets pour former une armée. A la différence des laïcs, les honneurs détenus par des principautés ecclésiastiques ne doivent pas le service d'ost. Si le titre de baron est indivisible, l'honneur peut être démembré pour être donné en dot, vendu ou concédé à l'Église, ou bien pour satisfaire les différents héritiers. Les détenteurs d'honneur forment de puissants lignages, seuls capables d'entretenir une armée et de vivre à l'égal du duc, car être baron c'est surtout avoir accès à un certain mode de vie. Membres du Parlement, titulaires des offices ducaux et des charges ecclésiastiques, les grandes familles baronniales détiennent le pouvoir. On compte actuellement 15 familles de rang baronnial en Cahogne : Les Aigues Les Annequin Les Bléa-Germain Les Cinqfoy Les Dammargue Les Gillefontaine Les Guizet Les Jurenne Les Estienne Les Montfay Les Murets Les Roche-Bouillon Les Saint-Saëns Les Tancarvelles Les Tour d'ArcyLes bannerets Les bannerets forment le second cercle de l'aristocratie en Cahogne, la petite noblesse du pays. Ce sont de petits seigneurs, possédant un domaine restreint leur apportant les ressources nécessaires pour s'armer et entretenir une lance pour servir leur seigneur à la guerre. Ils rejoignent l'ost avec leur bannière personnelle, d'où leur nom. On leur donne parfois le titre de "baronnet". La plupart des bannerets sont des ministériaux sans fortune et révocable par le prince, mais certains font souches et transmettent leur charge à leur héritier, servant leur seigneur sur plusieurs générations. Relativement pauvres, n'ayant de noble que son activité chevaleresque et n'habitant que de simples maisons fortes qui ne se distinguent des fermes paysannes que part quelques éléments de fortification, les bannerets sont dépendants des faveurs des barons pour subsister. Sans ressources, ils vivent dans la crainte d'être déchu de leur rang. Parfois, les bannerets sont des cadets ayant reçu en apanage une petite seigneurie, ou alors de jeunes adoubés à qui on leur a octroyé une avance d'hoirie pour leur permettre de s'exercer. Principautés autonomes Avec l'effacement du pouvoir ducal tout le long du XIème siècle certains barons ont prit leur distance jusqu'à devenir autonomes et prendre le titre comtal. Théoriquement vassales du duché de Cahogne, les ducs ne disposent pas des moyens matériels pour imposer directement leur autorité dans ces grands fiefs, leur permettant de passer toute leur vie dans une hostilité ouverte sans être inquiété. Aujourd'hui ces grands vassaux ne prêtent plus hommage aux ducs, ou certains ne le font qu'en marche, ne participent jamais à l'ost et n'apparaissent que très rarement à la cour ducale. Chacune de ces principautés ont développé leur propre administration avec leur cour et leurs institutions, et mènent leur politique personnelle qui parfois s'oppose à celle du duc. Les princes n'hésitent pas à rivaliser avec le duc qui n'est pour eux qu'un seigneur parmi les autres dont seul le sacre l'élève un peu spirituellement. Malgré la restauration du pouvoir ducal à partir de Lothaire Ier, où les ducs redeviennent les seigneurs les plus puissants du duché, les relations entretenues avec les grands feudataires autonomes ne se cantonnent qu'à des alliances. Actuellement trois seigneurs de Cahogne revendiquent leur autonomie : le comte de Valais, le comte de Trémanche et le vicomte de Landéron, On peut aussi ajouter deux cas particulier : les terres appartenant à l'Archevêque de Cahogne, Primat des Franges Orientales et prince-électeur, et la république de Vaucouleur, ville libre de l'Empire. ► Le comté de Trémanche
Vassaux turbulents, les comtes de Trémanche sont depuis la fin du XIème siècle les grands rivaux des ducs de Cahogne. Leur puissance territoriale et militaire, mais aussi culturelle et religieuse, leur permettent de disputer aux ducs l'hégémonie sur le pays. D'abord baron de Rodiez, la domination de la maison d'Estaing sur la Trémanche, région située entre la Marche-Franche et les Maurannes, ne trouvera une cohérence qu'au XIème siècle lorsque Henri d'Estaing prendra la titre comtale en profitant de l'effacement du pouvoir ducal pour rassembler autour de lui les petits seigneurs de l'Est sous prétexte d'organiser la défense contre les Dremmens. Peu à peu, au grès des guerres, des mariages avantageux et des achats de territoire, les Estaing vont se constituer un vaste domaine polarisé autour de la ville de Rodiez qui deviendra l'une des grandes villes de Cahogne (c'est entre autre pour rivaliser avec elle que la duchesse Clotilde achètera Soulans pour en faire sa capitale). A partir de la fin du XIIème siècle, les Estaing prendront une nouvelle dimension avec le mariage de Pierre IV et Ansgarde, héritière du duché d'Obernau, ce qui donnera aux comtes de Trémanche un titre de prince-électeur, les impliquant dans les affaires de l'Empire. Après la pacification des relations avec les Dremmens, le comte Olivier II jouera un grand rôle dans la conversion de Bogdanil Karius et sera envoyé en personne par l'Archevêque pour lui remettre la couronne royale, acte fondateur du royaume d'Estovie. En 1261, la maison d'Estaing deviendra célèbre dans tout l'Empire grâce à Thomas le Superbe, qui prendra la tête de la croisade en Valentine contre les hérétiques schismatiques. Après la prise de Pavène et l'épuration hérétique, il créera une principauté comprenant toute la pointe Sud de la péninsule sur laquelle règne depuis une maison cadette des Estaing, les Estaing-Pavène. La position des comtes de Trémanche dans la hiérarchie féodale pose problème. Les comtes répugnent à se reconnaître vassaux de plein droit du duché de Cahogne sous prétexte qu'ils détiennent un titre de prince-électeur et donc l'immédiateté impériale qui les met hors de porté des ducs. Les Empereurs savent en jouer et on retrouve parfois le comté de Trémanche inscrit au matricule de l'Empire comme un état distinct du duché de Cahogne. Cette anomalie gangrène les relations entre les comtes et les ducs et occasionne de nombreux conflits. Récemment, des tensions entre le duché et le comté sont nées après la disparition de Raoul de Porez. Mort sans héritier mâle légitime, le comté de Porez, apanage inféodé au duché, aurait dû déchoir à son cousin, le duc Hugues III, comme le veut la coutume féodale. Mais Thomas d'Estaing, marié à Clothilde de Porez, fille de Raoul, a profité de la maladie d'Hugues III pour s'emparer du comté par la force et faire reconnaître son épouse comme légitime héritière. Les officiers ducaux n'ont jusque là pas réagit et le nouveau duc de Cahogne devra régler la situation. ► Le comté de Valais
Le comte de Valais a construit sa principauté en jouant sur le particularisme régional très prononcé des Lando-Valaisans. Il est ainsi parvenu à créer un état solide fondé sur une culture homogène et un esprit national. Aujourd'hui, la puissance de la maison de Landebroc s'étend sur le Valais, le Creuset, la Brèche et le Vaujour. Le comté est entrecoupé par les montagnes de la Crête dont les comtes tirent d'importantes ressources grâce aux mines de cuivre et de fer. Proche du domaine des ducs de Cahogne et notamment de Soulans, les comtes de Valais ont alterné alliance et méfiance au court des deux derniers siècles. En 1290, tourmenté par des problèmes de trésorerie, le comte Étienne V met en gage le Vaujour à Hugues III contre 500 000 livres. Mais à la mort du comte, son bâtard, Robert lui succède et refuse de rembourser l'emprunt ou de laisser le Vaujour au duc de Cahogne. Ces événements forcèrent Hugues III a envahir le comté pour faire reconnaître ses droits, mais Robert parvint à remporter quelques victoires et à soulever la population contre l'occupant. La guerre civile força une trêve entre les deux principautés. Actuellement, le Vaujour est tenu par les troupes ducales, mais la guerre est encore loin d'être terminée car Robert s'obstine à ne pas reconnaître les droits du duc de Cahogne sur une partie de son comté. ► La vicomté de Landéron
La vicomté de Landéron est une principauté occupant la frontière Sud-Ouest de la Cahogne avec pour capitale Beaulieu-du-Lac. Moins téméraire que ses collègues du Valais et de Trémanche, le seigneur du Landéron prit le titre de vicomte plutôt que celui de comte afin de ne pas trop froisser la fierté ducale. Depuis Raymond le Chauve, la maison d'Espeyrac règne sur ce territoire. Loin de l'hostilité affichée du comte de Valais ou de Trémanche, le vicomte du Landéron s'est souvent montré cordial avec les ducs. Depuis la crise de succession qui a opposé Gonthier II à sa tante Saurimonde, le Landéron s'est rapproché des ducs de Cahogne : aujourd'hui le vicomte se joint régulièrement à l'ost ducal et prête hommage en marche aux ducs. Les liens unissant les ducs aux vicomtes se sont encore un peu plus resserrés avec le mariage de Hugues III et de Constance, fille de Gonthier II. ► L'Archevêché-princier de Vendaume
En plus de son autorité spirituelle sur l'ensemble des Franges Orientales, l'Archevêque est aussi un prince temporel possédant le titre de baron de Vendaume. L'origine de la principauté ecclésiastiques remonterait à saint Sabin, premier Archevêque de Cahogne, lorsque Guillaume Ier lui aurait remit la cité de Vendaume pour en faire la capitale religieuse du duché. Cette faveur est attestée par la "donation de Guillaume", un document qui a longtemps été la base juridique de l'indépendance du territoire tenu par l'Archevêque, mais qui est aujourd'hui considéré comme un faux par certains légistes. Aujourd'hui c'est surtout le Concordat qui assure l'indépendance de l'Archevêque. Signé par la duchesse Clotilde, il exempte l'Archevêque d'hommage au duc pour la possession du temporel de Vendaume, réglant le conflit féodal. En échange, l’Archevêque ne s'ingère pas dans les affaires temporelles et ne siège pas au Parlement, ce que normalement lui autorise son titre de baron. ► La république de Vaucouleur
Vaucouleur est une importante ville portuaire située sur les côtes du Pays-Plat. Cité de grand commerce, elle a fondé sa fortune sur différentes compagnies commerciales gérées par le patriciat urbain. En 1260, fatiguée des lourdes taxes imposées par le duc, la cité se rebelle et proclame la république, chassant les agents ducaux pour élire des représentants parmi les patrices. Malgré la réaction immédiate du duc Hugues II, la ville su résister à l'assaut des troupes ducales et maintenir son indépendance. En 1264, désireux de gêner son puissant vassal le duc de Cahogne, l'Empereur accorde à la république le statut de ville libre, ce qui met normalement Vaucouleur à l'abri des ingérences du duc. Malgré cela, les tensions restent vives, notamment au sujet du commerce maritime, et les ducs ne reconnaissent pas le statut de la ville. Depuis plusieurs années, la république aimerait intégrer la Hanse impériale, mais les ducs bataillent pour empêcher la réalisation du projet, car en intégrant la Hanse, Vaucouleur aurait accès à un puissant réseau d'alliance, ce qui la mettrait définitivement à l'abri des ingérences ducales. Son territoire est enclavé par le duché de Cahogne, mais l'accès à la mer et sa puissante flotte de guerre lui assurent sa liberté.