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Le Codex est le livre sacré sur lequel repose l'ensemble du culte triaphysite. C'est un recueil de livres considérés comme canon par l'Église. Aux Cantos écris par les Apôtres qui forment le corpus protocanonique, s'ajoutent des commentaires, des lettres et des dialogues qui forment le corpus deutéocanonique, ou corpus secondaire. Le Codex fonde la théologie triaphysite et le Dogme de l'Église. ► Le corpus protocanonique Les Cantos retracent les mythes entourant le Dieu Tricéphale et sa relation avec les Hommes, et posent les bases des préceptes et commandements divins. Ces histoires, révélées aux hommes dans les premiers temps de l'humanité, ont été transmises oralement de génération en génération jusqu'à leur rédaction. En les mettant par écrit, les Apôtres ont fait un gros travail de recherche pour extirper la vérité des innombrables mythes oraux qui pouvaient se contredire afin de former un syncrétisme universel avec la volonté de créer une mythologie nationale capable d'unir les peuples. Leur acte a conduit à la réinterprétation des mythes et à leur exégèse qui a aboutit à la création du Dogme orthodoxe universel. Les Cantos narrent la création de l'univers et les prémices de l'humanité, des histoires peuplées de héros légendaires, de créatures fabuleuses et de lieux mythiques où Dieu et ses anges apparaissent sous les traits de figures sacrés. Ce sont des récits imagés, symboliques, parfois particulièrement cryptiques, qui servent de prétextes pour parler de Dieu et de ses commandements avec pour vocation d'exalter la foi des fidèles. La rédaction des Cantos s'est étendue sur les deux premiers siècles. Nicopaul fût le premier des Apôtres qui rédigea l'Exorde, texte d'ouverture des Cantos. Son acte marque l'an 1 de notre ère, qui fait passer le monde de l'oralité à l'écrit. Suivent les 3 apôtres nicopauliens, Adrien, Cylien et Ménélien, puis leurs disciples. Le dernier Apôtre est Cérèse Apostoline, autrice de l'Apocalypse, morte en 112. C'est seulement à partir du quatrième siècle que les différents Conciles réunissant les grands prélats de l'Église orthodoxe vont faire le tri et établir le canon, fixant les Cantos à 243 chants. On considère alors que les 27 Apôtres ont chacun écrit 9 chants, c'est à dire 3 et 3 et 3, le chiffre parfait. Les chants sont de formes et de tailles très variables, certains sont très lyriques, d'autres en prose, beaucoup ne font que quelques lignes alors que d'autres font plusieurs pages et s'étendent en plusieurs couplets. Les Cantos sont chantés lors des messes, entonnés par les fidèles. La plupart ne sachant pas lire, ils sont souvent apprit par cœur dès l'enfance. Sur les 243 chants, certains sont plus connus que d'autres, comme l'Exorde, l'Ignition, l'Adelon ou l'hymne au prince. L'Exorde Les Cantos s'ouvrent sur l'Exorde, ou le chant de la création, rédigé par saint Nicopaul. Ce chant retrace la cosmogonie, la construction du monde et des Hommes après la fin du dernier cycle, où comment le Verbe creusa des abîmes pour engloutirent les eaux du Déluge et faire émerger les terres au milieu des océans avant de prononcer la lumière et le temps. « Avant la fin du dernier cycle le monde était autre. Puis le monde fût ce qu'il est. » Ensuite, le Verbe prononça le vivant qui navigua à bord d'un grand navire sur les flots du vent avant d’amarrer sur la terre ferme au sommet d'une montagne. En descendit parmi les animaux, Andrion et Anandrion, les deux premiers membres de la nouvelle humanité. L'épave du navire serait toujours visible quelque part dans les monts des Tartrasses, preuve que le Ponant est le berceau de l'humanité. L'Ignition L'Ignition, ou chant de l'embrasement, raconte la descente sur Terre de la substance divine qui s'incarne en l'Homme, lui permettant de s'élever au dessus de sa condition animale grâce aux vertus de l'âme. Après le développement de la vie sur Terre, le Paraclet s’aperçut que les Hommes étaient démunis, il confia alors à Andrion et Anandrion le Feu Sacré afin qu'ils dominent la Terre. Ce texte a été sujet à de nombreux débats théologiques au cour des premiers siècles, questionnant sur la nature du Feu Sacré. Certains y voyaient le feu élémentaire, qui permet d'éclairer, de chauffer et de cuire, mais d'autres y virent le Soleil. Le Concile de 312 trancha, faisant du Feu Sacré un feu symbolique brûlant à l'intérieur du corps, autrement dit l'âme, et condamna les cultes rendus au feu et au Soleil. C'est en référence à cette épisode des Cantos qu'on procède à la Sainte Offrande afin de célébrer la Gratitude. L'Adelon L'Adelon conte les temps obscures du dernier cycle conduisant au déclenchement des 3 fléaux par le Terme qui mirent fin à l'humanité antédiluvienne : le déluge, la famine et la maladie. Un passage de ce texte laisse supposer que Dieu aurait laissé vivre d'ancien humain sur une île laissés afin de les montrer en exemple pour faire craindre la décadence à la nouvelle humanité. L'hymne au prince Raconte l'histoire du roi mythique Vasilion ayant régné environ 1000 ans avant la rédaction des Cantos. C'est un récit symbolique contant les vertus que doivent posséder les princes où Vasilion est présenté comme la figure du souverain parfait, juste, courageux et érudit. Ce chant résonne souvent dans les églises accueillant les princes de l'Empire, afin de leur rappeler leur engagement en tant que souverain. Par ailleurs, le prince de Coradine, Basile, a été nommé ainsi en référence à ce roi mythique. ► Le corpus deutéocanonique Le corpus deutérocanonique, couramment appelé le deutérologue -c'est à dire la "seconde parole" venant après les Cantos- forme la deuxième partie du Codex. Si le corpus protocanonique retrace la cosmogonie et les légendes triaphysites, le corpus deutérocanonique est composé de textes historiques, hagiographiques, législatifs ou prophétiques. Il retrace l'histoire de l'Église primitive et trace les grandes prescriptions religieuses au travers de commentaires théologiques analysant les récits des Cantos pour en sortir une morale, des interdits et des commandements. Le deutérologue est en quelque sorte une exégèse des Cantos. Il comprend la Diathèque, l'Ennea, l'Icosepta, les homélies catéchiques, le Trilogue et le Trichonome, le Livre des martyrs, les Cantiques synodiques et l'Apocalypse qui forment les 9 textes deutérocanoniques. Si l'Ennea, recueil de 9 textes juridiques fondamentaux, le Trilogue et Trichonome sont des textes législatifs d'où l'on tire la loi de Dieu, l'Icosepta et la Diathèque sont des livres historiques qui retracent respectivement l'histoire des Apôtres avec la Rédaction des Cantos et l'histoire de l'Église primitive jusqu'au premier concile de 310. Le Livre des martyrs complète le corpus historique en retraçant la vie de différents saints morts pour leur foi. Plusieurs théologiens remettent aujourd'hui en cause la portée historique de ces textes, relevant plusieurs approximations et anachronismes qui font débat. De plus, le manque de cohésion de l'ensemble, exprimant différents tons, styles et vocabulaires, démontre qu'il a été écrit à plusieurs mains sur une période d'au moins deux siècles où différents auteurs se sont succédé, ce qui pose question de ses sources. Autres textes importants : les homélies catéchiques, une série d'épîtres échangés entre Nicopaul et ses disciples Adrien, Cylien et Ménélien, qui prennent l'apparence de débats philosophiques et théologiques, discutant sur l'interprétation de certains texte des Cantos. Ils font partis du corpus nicopauliens et sont considérés comme les textes fondateurs de la théologie triaphysite. Aux homélies catéchiques s'ajoutent les cantiques synodiques qui viennent enrichir l'exégèse des Cantos. Le Codex se termine par l'Apocalypse de sainte Cérèse Apostoline, retraçant de manière spéculative la fin du cycle actuel en se basant sur celui des autres cycles.
Le Triaphysisme est un monothéisme originaire du Ponant fondé sur l'enseignement des Apôtres. C'est une religion du salut reposant sur le culte du Dieu Tricéphale. Dans sa forme écrite, dit aussi "codique" (c'est à dire fondée sur le Codex), c'est la religion la plus répandue dans le monde connu et la religion officielle de l'Empire. ► La réforme des Apôtres et les Conciles L'an 1 marque la fin des ténèbres par la réforme de la religion : au début de notre ère, un groupe de moines qu'on appellera les Apôtres se réunit pour mettre par écrit les mythes oraux que se transmettent leurs ancêtres depuis des générations. Leur acte va bouleverser le monde religieux car en transposant les mythes sur papier ils vont établir le canon, excluant toutes autres versions. En écrivant les mythes dans le Codex, le recueil des textes sacrés, les Apôtres commencèrent à les étudier, à les commenter et à les expliquer. Ils mirent en relation la religion et la logique et créèrent la théologie primitive. Les études aboutirent à la formation de l'orthodoxie religieuse, le Dogme. Au fil des siècles, le Dogme se précisa à travers les conciles œcuméniques réunissant les diverses églises triaphysites, acceptant ou condamnant à l'hérésie les nouvelles idées, protégeant ainsi la religion des erreurs qui risquent de la déformer. Le Triarque, chef suprême de l'Église orthodoxe en tant qu'héritier des Apôtres, est le gardien du Dogme. ► Le Dieu Tricéphal
Dieu est le créateur de toutes choses, unique et indivisible, universel et parfait, transcendant, omniscient et omnipotent. Il est le maître du temps et du destin des Hommes, de leur Salut dans l'autre monde, le gardien de l'ordre et de la hiérarchie de l'univers. Dieu est monolithique, mais il s'exprime par trois phases, ou trois modes, qui se complètent : Le Verbe, le Paraclet et le Terme. Ce sont ses trois hypostases qui ne forment qu'une seule nature unique : Dieu. Pour autant, les substances sont distinctes, le Verbe n'est pas le Paraclet, le Paraclet n'est pas le Terme, le Terme n'est pas le Verbe. Elles forment la Trinité Consubstantielle. Le Verbe est l'essence créatrice. C'est par le Verbe que la lumière fût, que le monde prit forme et que la vie pût éclore. C'est le souffle de vie qui anime les êtres, le principe fécondateur qui fertilise la terre pour permettre aux Hommes de cultiver et de vivre. Le Paraclet, l'esprit protecteur, est la forme la plus en relation avec les Hommes. C'est l'Arbitre, l'Intercesseur, le Consolateur et le Guérisseur. C'est lui qui descendit sur Terre pour transmettre aux Hommes le Feu Sacré afin de les élever au dessus des animaux. Le Terme est le principe purgatoire qui apparaît pour mettre fin à la décadence et ouvrir sur une nouvelle construction par le Verbe. C'est le Tentateur, celui qui met à l'épreuve la foi des Hommes en Dieu en les poussant au péché par l'intermédiaire des démons qu'il contrôle. Pour autant, la Terme ne représente par le principe du mal ; tout comme les deux autres formes de Dieu, il ne veut que le bien pour les Hommes. Mais s'il n'est pas méchant, cela ne veut pas dire qu'il n'est pas dangereux. Au Xème siècle, pensant que Dieu était incapable de mauvaises intentions, les théologiens inventèrent le principe du Diable, esprit malin au service du Terme pour tenter les Hommes. Chacune des substances divines règnent sur l'un des 3 royaumes (ou dimensions) qui forment l'univers : le Verbe commande aux cieux, le Paradis ; le Terme domine les souterrains, l'Enfer ; le Paraclet est le souverain de l'entre-deux, la Terre. Le chiffre 3 est l'image sensible de la divinité, le nombre parfait et le plus sacré de la religion triaphysite. Il représente l'ordre du cosmos et renferme toutes les dimensions possibles. Ses multiples sont tout autant sacrés (6, 9, 12, 27...etc). Le triangle régit le monde, il est la forme parfaite qui s'exprime en toutes choses et l'un des symboles les plus récurant pour représenter Dieu. Le 3 a beaucoup préoccupé la théologie, comme l'un ajouté à l'autre, dépassement du 2, et aboutit à la division ternaire de l'univers : dans les 3 éléments : Eau, Terre et Feu ; dans les 3 astres : le Soleil, la Lune et la Terre ; dans les 3 temps : passé, présent et futur ; dans les 3 instants de la journée : le matin, le midi et le soir ; dans les 3 actions : la perception, la parole et le mouvement ; dans les 3 natures : le corps, l'intellect et l'âme ; dans les 3 parties du corps : tête, tronc et membres. dans les 3 sens : l'ouïe, la vue et le touché ; (l'odorat et le goût c'est toucher avec le nez et la langue) dans les 3 membres de la famille : le père, la mère et l'enfant ; dans les 3 étapes de la vie : enfance, adulte et vieillesse ; dans les 3 ordres de la société : ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent ; dans les 3 couleurs primaires : cyan, magenta et jaune ; dans les 3 règnes : animal, végétal et minéral ; dans les 3 dimensions : hauteur, largeur et longueur. ► Les noms de Dieu et sa représentation La divinité du Triaphysisme n'a pas de nom à proprement dit. La plupart du temps ses fidèles l'appellent simplement "Dieu", mais d'autres noms sont aussi valables pour le distinguer : le Tricéphale, Triagrammaton, Triamorphe, ou encore Trine. Ses hypostases ont aussi reçu plusieurs noms. Dans la religion ancienne, le Verbe était appelé "Logos", le Paraclet "Kolos" et le Terme "Télos". On les appelait aussi parfois Alpha, Mu et Omega, désigna la première lettre de l'alphabet pour le Verbe, la 12ème pour le Paraclet et la dernière pour le Terme. Dans les textes sacrés le Tricéphale est parfois représenté sous le trigramme imprononçable "OOO" symbolisant trois yeux, ou bien par le trigramme AMΩ (parfois prononcé "amo") sigle pour Alpha, Mu et Omega. L'Église laisse beaucoup de liberté sur la représentation physique de Dieu, car ce dernier peut prendre toutes les formes qu'il veut. Ainsi chaque image est et n'est pas Dieu. Pour autant, l'Église condamne le culte des images : Dieu ne s'incarne pas dans sa représentation. Le plus souvent, on le représente sous la forme d'un être à trois faces, avec 4 ou 6 yeux, 3 bouches et 3 nez mais avec un seul corps. En règle général, il est vu comme un homme barbu (symbolisant sa sagesse). Certains courants artistiques le dépeignent en trois formes, une masculine, une féminine et une enfant, symbolisant la sainte Triarchie. Les traditions ésotériques symbolisent le Verbe par un œil, le Paraclet par un bouclier et le Terme par une flamme. La croix est le symbole le plus répandu de Dieu qui représente ses 3 formes reliés à la Terre et à l'Homme. Elle dérive des chandeliers à trois bougies qui éclairaient les anciens temples. Plusieurs blasons de clercs et de nobles portent des croix et du symbole dérivent les termes de croisades et de croisés. Le triangle isocèle est un autre symbole courant, tout comme les 3 yeux ou le trèfle à 3 feuilles. ► La Milice Céleste Pour régner, Dieu s'entoure de serviteurs qui lui permettent de communiquer avec ses créatures.  Ces serviteurs, souvent représentés comme des humains dotés d'ailes blanches pour illustrer leur caractère céleste, sont appelés Anges. Ils occupent plusieurs fonctions : Les messagers apportent les paroles de Dieu aux prophètes ; les psychopompes glanent les âmes des morts sur Terre pour les emmener au Purgatoire ; les gardiens aident les hommes à se prémunir des vices et des perversions du Terme. Il existe aussi des anges malfaisants, chargés de tester la foi des Hommes en les poussant dans la perversion ; on les appelles les démons : ce sont des êtres décharnés, monstrueux, qui corrompent les esprits.  Les prières appellent à l'aide les Anges, qui peuvent soigner, féconder et rendre victorieux les bons. La sorcellerie est l'art de faire appel à la puissance des démons pour obtenir leurs pouvoirs. Les sorciers vendent alors leur âme et se condamnent eux même à l'Enfer éternel. ► L'Homme Triple L'Homme est la créature privilégiée de Dieu. Il a été créé par le Verbe, élevé par le Paraclet, et sera détruit par le Terme. A l'origine, il n'était qu'un animal parmi d'autres, mais nu et dénué d'armes. Le Paraclet descendit sur Terre pour lui transmettre le Feu Sacré. Par cette acte fondateur, Il lui donna les clefs de la Terre, l'élevant au dessus des animaux pour les dominer. Grâce au Feu, l'Homme put construire la civilisation : pratiquer l'agriculture, l'écriture et l'art, puis construire de grandes villes et des royaumes. De par ses origines l'Homme est triple. Il est à la fois animal par nature, divin par le Feu Sacré, et humain par la complémentarité des deux formes. Il possède un corps et deux âmes : celle mortelle (animale) et celle immortelle (divine). A la mort, l'âme mortelle disparaît avec le corps, mais l'âme immortelle survit et rejoint le Purgatoire. Là, elle y est jugée par Dieu, défendue par le Paraclet et attaquée par le Terme. Trois possibilités s'offrent alors à elle : si l'âme est mauvaise elle pourrira en Enfer, torturée par les démons pour l'éternité ; si elle est bonne elle ira au Paradis et connaîtra la plénitude perpétuelle ; si elle n'est pas accomplie, l'âme retournera sur Terre et se réincarnera dans un nouvel être. Au final, rares sont les élus à atteindre le Paradis, seuls les saints y parviennent, la plupart des âmes retournent sur Terre pour y avoir une nouvelle chance, d'où l'importance de faire des enfants pour qu'elles puissent s'incarner de nouveau. Après une mauvaise action, on prie Dieu pour sa miséricorde, pour qu'il ne juge pas l'âme trop sévèrement jusqu'à l'envoyer en Enfer mais pour qu'il lui accorde une seconde chance dans la réincarnation. ► Le Salut Par le don du Feu Sacré, Dieu se révéla aux Hommes comme Amour. Dieu en tant qu'Amour est au cœur du Dogme apostolique. En remerciement du Don on célèbre la Gratitude à travers la dévotion. L'Homme doit à Dieu une reconnaissance par l'adoration. Il doit suivre son exemple ; ainsi, celui qui reste dans l'amour reste en Dieu et Dieu en lui. La morale privilégie donc la soumission aux 7 vertus : la chasteté, la tempérance, la charité, le courage, la patience, la justice et la modestie. Tout comportement contraire est une trahison. Mais au cour d'une vie, le péché est inévitable. Le péchés et la rédemption sont deux concepts fondamentaux pour atteindre le salut de l'âme. On distingue deux sortes de péchés : les péchés véniels et les péchés mortels. Les premiers ne remettent pas en cause le salut, alors que les seconds condamnent à l'Enfer. Parmi les fautes graves, on retrouve l’idolâtrie, l'homicide et la fornication. Le péché peut être commis de quatre façons différentes : par la pensée, la parole, l'action et par omission. Pour l'Église, il existe 7 vices capitaux dont découlent tous les péchés : l'acédie, l’orgueil, la gourmandise, l'envie, l’avarice, la colère et la luxure. Les crimes sexuels sont particulièrement aggravant : la débauche, la séduction d'une vierge, l'adultère simple ou double, le rapt d'une vierge ou d'une femme mariée, l'inceste, la masturbation, les positions inconvenantes, la sodomie ou encore la bestialité, sont très sévèrement punis. Seule l’Église possède la capacité de remettre les péchés. Ainsi, les prêtres ont le pouvoir de pardonner au nom de Dieu et d'absoudre les péchés en condamnant à la pénitence. La rédemption commence par l'aveu lors de la confession. Les sentences peuvent être diverses : récitation de prières, don à l’Église, pèlerinage forcé, jeûne sur plusieurs jours...etc. Absout, le fidèle a une dette envers Dieu et son Église qu'il doit rembourser. Les clercs insistent beaucoup sur les châtiments infernaux pour pousser les pécheurs à la confession et au repentis. La peur de l'Enfer étreint les Hommes et la seule foi ne suffit plus à y échapper. Le fidèle doit tendre vers la sainteté. Les plus pieux recherchent la solitude et la pauvreté pour se rapprocher de Dieu, d'où le succès de l'érémitisme. Le Paradis n'est pas un lieu physique, mais un état spirituel où se retrouvent les âmes immortelles des saints. C'est un lieu de repos éternel, de plénitude et de contemplation. A l'inverse, l'Enfer est un lieu de souffrance éternelle. Le Purgatoire est le monde où les âmes se rassemblent en attendant d'être jugées. Cette attente peut durer des siècles. Les prêtres mettent en garde les fidèles contre les démons, les envoyés du Diable pour tromper les Hommes, les détourner de Dieu et suivre le chemin de l'Enfer. ► Eschatologie L'Apocalypse de sainte Cérèse Apostoline raconte comment le monde finira. Un jour adviendra le Terme qui détruira le monde pour le reconstruire par le Verbe. L'humanité périra dans les ruines et seuls quelques élus, ceux restés auprès de l'Église de Dieu, pourront être sauvés. La fin du monde n'est pas un événement à venir dans le temps après un certain délais, c'est un événement qui arrivera si l'humanité perd sa foi en Dieu, c'est à dire si elle devient décadente. C'est pour empêcher le Déluge qui viendra éteindre le Feu Sacré que les prédicateurs s'efforcent de répandre la vraie religion et c'est pour cela que les triaphysites ont un grand mépris pour les infidèles, ces pauvres âmes qui ne se rendent pas comptent qu'en adorant de faux dieux ils mettent l'humanité en péril. L'arrivée du Terme sera précédée par les Prophètes qui demanderont aux Hommes de se repentir. Puis apparaîtront les inondations, les épidémies, les sécheresses, les famines, les tyrans et les guerres. Une fois la phase des catastrophes passée, l'Enfer s'ouvrira pour répandre les morts sur la Terre. La Bête dévorera les Hommes impies et la lumière s'éteindra. A l'heure du Jugement Dernier, l’œil de Dieu trônera dans le ciel. Ses fidèles seront emportés dans son royaume pour l'éternité, alors que les corrompus seront condamnés au néant. Après la fin du monde, un nouveau cycle recommencera, du Verbe naîtra un nouveau monde. Le monde n'est pas à son premier cycle, plusieurs humanités se sont déjà succédé sur Terre.
La liturgie est l'ensemble des rites, prières et cérémonies dédiés au culte du Dieu Tricéphale définies et codifiés par le Dogme orthodoxe. ► Les 9 sacrements Les sacrements sont des rituels sacrés à travers lesquels Dieu accorde sa grâce. Seuls les prêtes sont habilités par l’Église à administrer les sacrements, mais certains sont réservés à des prélats particuliers (évêque ou archevêque). Il existe 3 types de sacrements : - sacrements d'initiation : première onction ; consécration ; canonisation  - sacrements de guérison : régénération ; dernière onction ; exorcisme. - sacrements de service : ordination ; mariage ; sacre. La première onction La première onction fait entrer le fidèle dans la communauté Triaphysite en lui pardonnant les péchés de sa vie précédente qui l'ont empêché d'atteindre le Paradis. Dès lors, le fidèle à une dette envers Dieu (et l'Église) et lui doit obéissance. On ne la reçoit qu'une fois dans sa vie, généralement quand on est nouveau-né mais aussi adulte converti, et elle laisse une marque indélébile. Dans le premier cas, il faut obligatoirement avoir au moins un parrain et une marraine qui jureront à la place du fidèle. Ils seront important dans la vie du fidèle, car ils seront comme de seconds parents, surtout si ces derniers venaient à mourir précocement (ce qui n'est pas rare). Le sacrement consiste à déposer de l'huile sainte sur le front du fidèle en formant le signe de croix tout en récitant les psaumes des livres sacrés. Les adultes s'agenouillent devant le prêtre alors que les nouveaux-nés sont portés par leurs parents. Après le sacrement, le fidèle obtient son nom qui est inscrit dans le registre paroissiale. Consécration La consécration consiste à rendre sacré un objet ou un lieu par un rituel. La consécration d'une personne (ordination, sacre, canonisation) donne lieu à d'autres sacrements. Pour consacrer un objet, le plus souvent le prêtre le place sur un autel sacré au milieu d'encens et de fleurs, puis il récite des prières de consécration. Parfois, l'objet peut être oint du Saint-Chrême. Suivant le rituel et les prières appelant à un saint protecteur particulier, l'objet disposera de diverses bénédictions. Souvent, les chevaliers font ainsi consacrer leurs armes pour les mettre sous la protection de Dieu ou d'un de ses saints. Canonisation La canonisation est la reconnaissance d'un mort comme saint. Ce sacrement est réservé au Triarque, au chef d'une église autocéphale, voir à un concile, mais la procédure est complexe et ne survient qu'après un long procès qui fera état de la vie du candidat, de son rayonnement spirituel et de la véracité de ses miracles. Régénération La régénération est un sacrement du pardon administré par un prêtre pour racheter les péchés d'un fidèle. Il fait parti des sacrements les plus importants car il n'existe pas de vie sans pêché et pour espérer le salut il faut les racheter. Seul Dieu pardonne les péchés et Il a confié ce pouvoir à son Église. La régénération consiste à rechercher les péchés par l'examen de conscience puis la confession. Enfin, le prêtre pardonne en échange d'un acte de pénitence qu'il choisit. Le péché est alors remit une fois l'acte effectué et le fidèle est régénéré, c'est à dire qu'il repart comme un homme neuf. Encore faut-il que le fidèle l'ait vraiment voulu, il n'y a pas de salut possible dans le mensonge. L'acte de pénitence peut être une simple prière ou une offrande à faire lors de la messe, mais si le péché est grave il faudra un acte fort : des excuses publics, une procession, un pèlerinage, une promesse de croisade, un jeûne, une abstinence, un don pour réparer un tort, une aumône aux pauvres ou encore porter une marque distinctive...etc. La dernière onction La dernière onction est la même cérémonie que la première onction. Cette fois, elle est administrée aux mourants, aux malades et pestiférés. Elle consiste à rappeler la foi du fidèle avant le jugement de son âme. Généralement, compte tenu de l'état du fidèle, c'est le prêtre qui se déplace à son domicile. Il est possible, lorsque le prêtre arrive trop tard, d'accomplir la dernière onction sur le cadavre. Exorcisme L'exorcisme consiste à extraire d'un être animé (humain ou animal) et inanimé (objet ou lieu) une entité maléfique qui en aurait prit possession. Les exorcismes sont pratiqués par des prêtres exorcistes, érudits en démonologie et capables de combattre les démons et le Diable. Mariage Le mariage consiste à unir devant Dieu un homme et une femme dans le but de procréer la nouvelle génération. Lors de la cérémonie, souvent l'occasion d'une grande fête, le couple prononce ses vœux de fidélité devant témoins. Les prêtres prêchent sans cesse l'importance du mariage aux fidèles. Mise à part pour les membres de l'Église et des ordres sacrés, le célibat est abhorré par les saintes écritures et ne pas être marié avant ses 25 ans est considéré comme une grande honte car il est très important de faire des enfants : c'est grâce à cela que les âmes des pécheurs peuvent se racheter dans une nouvelle vie, sinon elles resteraient bloquées pour l'éternité dans le Purgatoire. Ordination L'ordination est l'acte faisant entrer un homme dans les ordres sacerdotaux. Ce sacrement est uniquement conféré par un évêque, l'ordonnateur, qui consacre l'ordinand. C'est uniquement après avoir reçu le sacrement de l'ordination que le prêtre pourra exercer le pouvoir sacré au nom de Dieu afin de servir son peuple. Ainsi, grâce à l'ordination, l'Église transmet pour l'éternité la mission des Apôtres que Dieu leur a confié. Pour recevoir l'ordination il faut avoir reçu la première onction et être un homme. Il faut, normalement, un bonne connaissance des textes sacrés et de l'altalingua, la langue liturgique. Il en existe trois degrés successifs : le diaconat, le presbytérat et l'épiscopat. Sacre Le sacre confère à un souverain un caractère sacré, le mettant à la frontière du monde laïc et ecclésiastique. Il est alors distingué des simples seigneurs en étant mit sous la protection direct de Dieu. S'attaquer à lui revient alors à s'attaquer à Dieu. Sacrement particulier, dont l'administration est réservée à certains prélats et l'obtention à certains seigneurs. Tous les monarques ne sont pas sacrés, certains n'étant que couronnés. En Cahogne, seul l'Archevêque est capable de sacrer le duc. ► La Sainte Offrande La Saint Offrande, appelée aussi messe, est la cérémonie qui célèbre la Gratitude. C'est le point culminant de la liturgie. Elle a lieu quotidiennement dans les églises, tenue par les prêtes qui suivent un rite strict fait de chants et de lectures, aidés pour cela par les diacres et les ordres mineurs. La messe est destinée à faire la communion avec l'Esprit protecteur, implorer sa miséricorde et rappeler l'engagement de la communauté pour racheter la mauvaise conduite de certains fidèles qui ne respecteraient pas les préceptes de l'Église. Elle se termine par les offrandes des fidèles sur l'autel de l'église. C'est aussi un moment communautaire. Après la prière, le prêtre en profitera pour partager aux fidèles les nouvelles du moment, le résultat des conciles, les bulles du Primat, les annonces du seigneur local, le suivi de la croisade...etc. Le concile de 842 oblige tous les fidèles à suivre au moins la messe du Dimanche. Autrefois célébrées dans la langue liturgique, de plus en plus les prêtres la célèbre en langue vulgaire. ► La liturgie des heures Plusieurs fois par jour, le fidèle est invité, individuellement ou en communauté, à prononcer les psaumes pour rappeler son engagement auprès de Dieu et son soutient à ses souffrances : c'est la liturgie des heures. Elle compte 7 offices par jour : matines, laudes, tierce, sexte, none, vêpres et complies. Les règles monastiques observent à la lettre la liturgie des heures, mais les laïcs ne sont, depuis le dernier concile, qu'attachés à respecter 3 d'entre elles : les laudes (à l'aube), le sexte (à midi, avant le repas) et les complies (le soir, avant le coucher). Le livre liturgique contenant l'ensemble des textes nécessaires pour l'office des heures est appelé un bréviaire.
Les saints et les saintes Les saints sont des hommes et des femmes qui ont mené une vie parfaite atteignant ainsi la béatitude éternelle. Ils forment l'Église triomphante auprès de Dieu, qui peut intercéder avec lui en faveur des vivants et des morts qui attendent dans le Purgatoire. C'est pour obtenir cet appui auprès de Dieu que les fidèles prient les saints et qu'ils les fêtent le jour de la Toussaint. Dans les premiers temps de l'Église primitive, c'est le peuple des fidèles qui décidait qui était saint. Puis l'Église instaura la Canonisation : un procès qui détermine par l'enquête et les témoignages si la personne peut être considéré comme sainte, c'est à dire montrée en exemple de vie. Tous les fidèles peuvent proposer un candidat à la canonisation, mais on ne peut canoniser que les morts. Avant d'être déclarée sainte, la personne défunte passera par deux stades : elle sera reconnue "vénérable", puis "bienheureux" à la suite de la béatification par le Primat. Pour être canonisé, il faudra l'accord d'un consistoire après un procès de canonisation. La communauté désirant sanctifier le défunt enverra un postulateur défendre la cause devant leur évêque puis devant le Primat. Le postulateur devra prouver que le bienheureux mérite la canonisation. Il sera opposé à l'avocat du diable, chargé de prouver l'inverse. Depuis quelques siècles ont observent l'essor du culte des saints dans l'Église Triaphysite. Mais le Triaphysisme est une religion monothéiste qui ne vénère qu'une seule divinité. L'Église distingue donc le culte de dulie, réservé aux saints, et le culte de lâtrie, réservé à Dieu. ► Les Apôtres : les 27 saints primordiaux Les Apôtres sont le groupe de religieux qui rédigea les Cantos. Dans le chaos des temps anciens il en exista une profusion, mais c'est l'Église qui, au IVème siècle, identifia les 27 véritables Apôtres restreint au chiffre parfait (3x3x3). On les appelle les Apôtres canoniques, c'est à dire ceux fixés par le canon des conciles, mais certaines traditions ne dressent pas la même liste et changent quelques noms. Le culte apostolique, appelé aussi hyperdulie, est très important dans la religion triaphysite. De nos jours, rares sont les églises ne disposant pas d'iconostase représentant les 27 Apôtres. Nicopaul est considéré comme le premier d'entre eux, appelé le "prince des Apôtres" (c'est à dire le premier).
- saint Adrien - saint Appolien - saint Cylien - saint Cyrulique - saint Diodone - saint Epidocle - saint Hygien - saint Icien le Majeur - saint Icien le Mineur- saint Ménélien - saint Nicopaul - saint Pancrate - saint Persalien - saint Pirithe - saint Saune - saint Sténélien - saint Siponte - saint Thaddée- saint Tullien - saint Zorien - saint Sicare - sainte Cérèse Apostoline - sainte Dione Amanthe - sainte Fédérine - sainte Idma - sainte Néphène - sainte Sybelle
La trinité sainte de Cahogne La Cahogne fête particulièrement 3 saints : saint Adrien, saint Sabin et saint Hugues. Le premier est l'un des Apôtres qui aurait conduit les premières prédications dans la région au cours du Ier siècle, le second est le premier Primat des Franges Orientales qui fonda l’Église de Cahogne après la conquête de leur royaume par Godfred le Grand, et le troisième fut duc de Cahogne de 1144 à 1154 avant de mourir en martyr à la croisade. Saint Adrien
Missionnaire protophysite (c'est à dire avant l'écriture des Cantos), disciple de Nicopaul aux côtés de ses compagnons Cylien et Ménélien, saint Adrien sera par la suite le rédacteur de plusieurs cantos et l'un des pères fondateurs de l'Église primitive. Sa vie nous est connue par ses épîtres adressés à ses compagnons qu'il laissa au cours de ses différents voyages entre la Ditique et l'Anatolique. Il est considéré comme l'apôtre des gentils, car il est le premier à quitter le Ponant pour s'ouvrir vers les païens afin de les convertir à la vraie religion. Il travaillera toute sa vie à l'intégration des polythéistes en leur démontrant que leurs dieux ne sont que des hypostases incomplètes du triaphysisme et affirmera que la seule croyance fait le bon fidèle, n'imposant aux anciens païens convertis que quelques règles fondamentales, clauses de leurs intégrations à l'Église universelle. Toute fois, ces affirmations et l'amitié qu'il porte aux païens lui vaudra d'être accusé de diviser la communauté des croyants en voulant ouvrir l'Église à des peuples de langues et de cultures différentes. Pour cela il sera arrêté et emprisonné pour trouble à l'ordre public. Là s'arrêtent brusquement les sources et on ignore la fin de sa vie. Son œuvre relève d'une grande importance théologique et saint Adrien reste une figure pour les prédicateurs d'aujourd'hui et le patron des voyageurs. Elle est parfois considérée comme similaire à celle de Zénobar, le prophète Sanlar qui convertit les bédouins par les mêmes techniques. Lors de la fondation de l'Église de Cahogne, l'archevêque Sabin, à la recherche d'une figure sainte pour mener l'intégration des Franges Orientales au Nouvel Empire, fera de saint Adrien le patron du pays. Pour cela, il se repose sur une légende faisant passer saint Adrien par la Cantabrie lors de ses voyages. A l'occasion il aurait convertit le prince Mördwym Galathëal qui le prend sous sa protection, puis la sorcière Caëda après un long débat. En 911, Sabin identifie le tombeau d'Adrien à Vaucouleur, ce qui fait de lui l'un des rares Apôtres à ne pas avoir été inhumé dans le Ponant. Saint Sabin
Saint Sabin est le premier Primat des Franges Orientales et l'un des constructeurs de la Cahogne moderne. Par manque de source on connaît très peu sa vie avant son arrivée en Cahogne. On sait juste qu'il était abbé à Arièse en Julienne et qu'il devait faire parti de l'entourage du Triarque de l'époque. En 901, après la conquête du pays, l'Empereur Godfred demande au Triarque l'envoie de missionnaires compétents pour diffuser la religion en Cahogne. Sabin y est alors nommé légat avec pour mission d'y former un nouvel épiscopat et d'enseigner la vraie religion aux cahons hérétiques et païens. A son arrivée, Sabin découvre un mode de vie resté très encré dans le paganisme, avec une tolérance pour le concubinage, la polygamie et le mariage entre parents, en plus de cultes rendus à des saints atypiques, comme des animaux ou des arbres. Sous son influence, les cahons vont changer radicalement de vie, en faisant condamner les mœurs déviantes, détruire les reliques des faux saints, et en faisant interdire le commerce des esclave. En collaboration avec le premier duc Guillaume le Preux, il va construire une nouvelle Cahogne et purifier sa population en luttant contre les hérésies. Par la suite, Sabin se fixe à Vendaume dont il obtient la seigneurie par don du duc Guillaume Ier, puis crée les 8 évêchés de Cahogne et y nomme à leurs têtes ses compagnons. Il fonde une école pour la formation de nouveaux prêtres, puis fait bâtir une constellation d'églises à travers le pays. Afin de mener sa mission, Sabin aura l'idée de sacrer Guillaume le Preux à la manière des anciens rois cahons pour avoir à sa disposition un souverain sanctifié capable d'imposer les réformes par la force. Si saint Sabin a toujours promut les conversions par le dialogue et l'amour, il lui a souvent été reproché d'avoir laisser le sale boulot au duc qui lui n'hésitait pas à utiliser la violence pour soumettre les cahons récalcitrants. Inhumé à Vendaume après sa mort, les successeurs de Sabin sur le siège archiépiscopale transformeront grandement la figure du saint pour en faire un personnage légendaire chargé de symboles, garant de l'indépendance de l'Église de Cahogne, que ce soit face aux ducs, à l'Empereur ou au Triarque. Les miracles entourant son tombeau seront promut par les clercs afin de grossir le prestige de l'Église de Cahogne et rapidement Sabin sera canonisé par le Triarque pour devenir le saint tutélaire de Cahogne, rivalisant avec saint Adrien et saint Judicaël. Aujourd'hui, il est considéré par les cahons comme un isapôtre, c'est à dire un saint égal aux Apôtres, et son histoire semi-légendaire se confond parfois avec les prédications de saint Adrien. Il a aussi laissé son nom à l'ordre des Sabines, un ordre de moniales qu'il créa à l'origine pour sa sœur sainte Eustelle qui en deviendra la première abbesse. Saint Hugues
En 1154, le duc de Cahogne Hugues Ier meurt en croisade lors de la bataille de Montjoie. Le contexte de la mort du duc n'est pas clair : certains affirment qu'il serait mort en pleine bataille, tué par un Sanlar d'un coup d'épée, d'autres qu'il serait mort des suites de ses blessures après avoir reçu la dernière onction et demandé d'être placé sur un lit de cendre en signe d'humilité. Toutefois cette seconde version semble avoir été inventée lors de son procès de canonisation. Ne pouvant laisser le corps du duc en terre infidèle, on décida de le rapatrier. Afin d'éviter sa putréfaction inévitable lors du long voyage jusqu'en Cahogne, on procéda à son excarnation : le corps est découpé puis cuit dans un mélange d'eau et de vin afin d'en détacher les chairs, avant de récupérer les os. Malheureusement, prit dans une violente tempête sur le chemin, le bateau transportant les ossements du duc sombra dans les eaux avec la dépouille. Celle-ci réapparut quelques jours plus tard sur une plage du Pays-Plat, retrouvée par un pêcheur près de Sarnau. On devine alors qu'il s'agit bien du duc Hugues, car les ossements portent son armure de croisé et son épée. Les ossements sont rapidement envoyés à Vassy auprès de l'évêque qui authentifie la dépouille et constate plusieurs miracles. L'évêque envoie alors une lettre à l'Archevêque de Cahogne, peut être sur l'insistance de la duchesse Clotilde, pour que soit ouvert un procès de canonisation. Faces aux relances régulières de la duchesse, le Primat Adrien VI pressera pour faire avancer l'enquête rapidement. Au bout d'un an seulement, un rapport faisant état de la vie, des mœurs et des miracles de Hugues Ier sera rendu. Certains le décriront comme bâclé, remplis d'invraisemblances et d'approximations, mais le Primat, convaincu de la sainteté du duc mais surtout désireux de garder de bonnes relations avec la duchesse qui s'impatiente, décidera tout de même de prononcer sa canonisation sous le nom de « saint Hugues le Martyr ». Sa fête est alors fixée au jour de sa mort, le 25 Sénobre (Août). Clotilde refusera toute sa vie de distribuer une partie des reliques de son saint père, chose que ses successeurs n'auront aucun remord à faire. Le corps du saint deviendra une armes politique servant la diplomatie des ducs de Cahogne qui n'hésiteront pas à en faire cadeau morceau par morceau. Ainsi, Hugues II fera ouvrir le tombeau de son aïeul pour y récupérer un tibia et une mâchoire afin de les offrir aux ordres des Cramoisis et des Prédicants pour qu'ils les exposent dans leurs monastères. En 1276, c'est au tour de Hugues III de prélever une côte pour l'offrir en cadeau au roi d'Estovie Bogdanil Karius alors tout récemment convertit et désireux de posséder une sainte relique. Hugues III en profitera pour réaménager la nécropole ducale afin d'offrir une place de choix à son homonyme, remplaçant la modeste tombe par un mausolée digne du saint. En 1298 lors de la révolte de Soulans, la nécropole des ducs est profanée et un reliquaire contenant un doigt du saint est volé. Depuis on ignore où il se trouve. Si sa canonisation est précoce par rapport à d'autres, sa vénération tardera à se répandre et ne se fera que sous l'action des ducs de Cahogne. Le culte de saint Hugues n'est pas d'origine populaire, mais une manœuvre politique des ducs pour obtenir une figure sainte dans leur rang et rehausser leur prestige. C'est son arrière-petit fils, Hugues II, qui jouera un grand rôle dans la diffusion du culte de aïeul cognatique en menant une campagne de promotion, notamment en remplaçant les saints patrons de plusieurs églises par la figure de saint Hugues et en faisant de lui le troisième membre de la sainte trinité cahonne en remplacement de saint Judicaël devenu encombrant. Malgré cela, son culte a été dur à imposer car Hugues Ier est un saint guerrier qui pose problème à certains religieux pour qui tout saint doit être clerc. Mais ses hagiographes ont édulcoré sa légende, faisant de lui un combattant de l'Église qui n'a jamais fait couler le sang d'un bon croyant mais seulement celui des infidèles. ► Autres saints en Cahogne A côté des trois principaux saints de Cahogne, il existe de nombreux autres saints, certains n'ayant un culte que très localement, dans de petits villages isolés. Saint Judicaël Bien avant que les ducs ne fassent de Hugues le Martyr le saint patron du duché, saint Judicaël était vénéré comme le troisième de la sainte trinité cahonne. Prédicateur mördwym ayant vécu à l'époque de l'Ancien Empire, Judicaël était connu pour ses sermons prônant la pauvreté et l'humilité, donnant naissance à un courant, le Judicalisme, très répandu en Cahogne. Controversé depuis qu'il est devenu l'une des figues des dangereux hérétiques schismatiques qui voient en lui un exemple à suivre, l'Église de Cahogne a été bien heureuse de remplacer ce saint embarrassant par le duc mort en martyr. Saint Galant Saint Galant, ou Galahad, était un martyr Mördwym ayant vécu dans le Porez. Il a donné son nom à la ville de Saint-Galant-des-Monts, première capitale du duché de Cahogne. A l'époque de l'Ancien Empire, il fût l'un des premier convertis et l'un des principaux prédicateurs en Cantabrie, connu pour avoir fait brûler le chêne sacré qui lui valut d'être exécuté par les païens. C'est un saint céphalophore, qui a porté sa tête après avoir été décapité. Celle-ci est toujours exposée à la basilique de Saint-Chef-Galant et serait responsable de nombreux miracles. Sainte Eustelle Soeur de saint Sabin, elle fut la première abbesse de l'ordre des Sabines, ordre de moniale devenu très puissant en Cahogne. Sainte Eustelle est toujours vénérée par les sœurs de l'ordre et son culte est très répandu dans le Porez où se trouve son tombeau au sein de la nécropole de l'abbaye des Sabines. Saint Vigor Saint légendaire de la Marche-Franche, Vigor était un chevalier ayant vécu au Xème siècle connu pour avoir terrassé le basilic qui terrorisait les habitants du marécage des Bufflons en accrochant à son bouclier une belette, l'ennemi juré du serpent. Saint patron de la chevalerie franc-marchoise ayant donné son nom à la capitale de la région, St-Vigor-le-Chesnet, où une statue le représente en chevalier terrassant le basilic, saint Vigor est devenu une allégorie de la victoire triaphysite sur le paganisme et plus largement du bien contre le mal. D'après une autre tradition plus prosaïque, saint Vigor aurait mit fin aux exactions d'un groupe de bandits mené par un certain Naher dont le nom veut dire serpent en mördwym. Sainte Foy Sainte Foy est une sainte légendaire ayant vaincu la terrible vouivre, monstre qui terrorisait les habitants du massif de la Crête. La sainte a donné son nom à un village des Brévennes qui par déformation a donné Cinqfoy, dont les seigneurs sont devenus importants dans la noblesse de Cahogne. Saint Saëns Saint Saëns est un saint vénéré localement dans le Perpoix au centre du Pays-Plat. Il est connu pour avoir été le saint patron du Primat Antonin IV qui donna son nom à ses descendants, la famille de Saint-Saëns, devenue une puissante maison de Cahogne.
L'Église est l'institution garante du Dogme triaphysite, pilier de la société qui en maintient l'ordre et la cohérence en contrôlant la vie quotidienne de la population. Riche, organisée et hiérarchisée, c'est une organisation très puissante capable de s'opposer aux pouvoirs des grands princes féodaux. ► Haut-Clergé Les évêques forment le haut-clergé. A la tête des diocèses, ce sont des docteurs de la foi chargés d'organiser le service du culte, d'enseigner les textes sacrés et de faire respecter le dogme des canons. Ils vivent en ville où se trouve leur église appelée cathédrale, entourés de chanoines qui forment leur chapitre. C'est parmi ces derniers que l'évêque nomme ses assistants pour l'aider à administrer son diocèse dans son aspect spirituel et temporel, notamment les archidiacres qui l'assistent et le représentent auprès des curés sur des portions du diocèse appelées archidiaconés. Vivant des ressources importantes de son évêché sur lequel il prélève la dîme, l'évêque est riche et vie souvent dans l'opulence, certains comptant même parmi les plus puissants princes de l'Empire. Les évêques se distinguent des autres clercs par leurs attributs : ils se coiffent d'une mitre, un chapeau liturgique, leurs habits est violet et ils portent la crosse, la croix pectorale et l'anneau pastoral, symbolisant leur fonction de pasteur et leur fidélité au peuple. Il existe des évêques particuliers, appelés archevêques, qui, à la tête de provinces ecclésiastiques réunissant plusieurs diocèses, possèdent l'autorité sur d'autres évêques. Le contrôle du haut-clergé est une lutte intense où rivalisent à la fois l'autorité des princes laïcs et celle des grands prélats de l'Église, à commencer par le Triarque qui revendique une domination œcuménique sur le haut-clergé en se voulant le chef suprême de l'Église, mais l'autorité de ce dernier sur l'ensemble du clergé est remise en cause par les Église qui se veulent autocéphales, même si la plupart lui reconnaissent une supériorité spirituelle théorique. En raison de ces rivalités, l'élection des évêques diffèrent selon les régions. Quand ils ne sont pas imposés par des princes laïcs, ils sont nommés par leur archevêque ou primat, d'autres directement par le Triarque, mais la plupart sont élus par les chapitres cathédraux. ► Bas-Clergé Le bas-clergé comprend les prêtres et les diacres. Les prêtres sont ordonnés au service d'un diocèse précis et vouent fidélité à leur évêque, mais peuvent être mit à la disposition d'un autre évêché. Le sacrement est effectué par un évêque : il impose ses mains, récite les paroles de consécration, puis les mains du prêtres sont ointes de l'huile sacrée. Les prêtres en charges d'une paroisse, plus petite unité administrative de l'Église, sont appelés curés. Ce sont les délégués de l'évêque, nommés par ce dernier, chargés de donner les sacrements aux fidèles et de tenir la messe. Ils font le lien entre le peuple, le Clergé et Dieu. Une fois par an, les prêtres sont réunis par leur évêque dans un synode diocésain, pour discuter des problèmes politiques, disciplinaires et organisationnels, et leur rappeler les bases et les canons des conciles. Généralement, les prêtres vivent dans une certaine pauvreté, ne vivant que d'une portion de la dîme. Le curé est assisté d'un vicaire, nommé par ses soins avec l'approbation de l'évêque et de diacres. Le diaconat est le premier sacrement de l'ordre et constitue une étape vers la prêtrise, ce sont donc souvent de futurs prêtres. Ils portent la dalmatique et l'étole diaconale. Les diacres aident les prêtres lors des cérémonies et des sacrements en s'occupant de tout ce qui est d'ordre matériel. En dessous de l'épiscopat, du presbytérat et du diaconat, formant les ordres majeurs, se trouvent les ordres mineurs au nombre de 4 : ostariat (portier), lectorat (lecteur), exorcisat (exorciste) et acolytat (acolyte). Les membres des ordres mineurs ne sont pas investit des pouvoirs spirituels des ordres majeurs. Ce sont des sortes de demi-clercs, ils peuvent se marier et avoir des enfants. L'Église de Cahogne Dans l'Empire, l'Église de Cahogne est celle qui défend le mieux son indépendance, jusqu'à devenir une véritable Église nationale autocéphale. Son archevêque, Primat des Franges Orientales, préserve avec virulence ses prérogatives face aux prétentions hégémoniques du Triarque en revendiquant le contrôle total sur l'épiscopat de Cahogne. Ainsi dans sa juridiction, l'archevêque possède des droits supérieurs au Triarque, et sur le plan oecuménique, il se place comme le deuxième patriarche de l'Église, titre contesté par l'archevêque de Wicheim, autre grand prince ecclésiastique de l'Empire. L'indépendance de l'Église de Cahogne s'exprime par cette maxime : « vive Dieu qui aime les cahons »
RègnePrimats
901-922 922-927 927-937 937-941 941-954 954-955 955-959 959-967 967-979 979-980 980-987 987-991 991-992 992-1017 1017-1020 1020-1030 1030-1061 1061-1095 1095-1102 1102-1105 1105-1116 1116-1128 1128-1137 1137-1147 1147-1159 1159-1160 1160-1196 1196-1208 1208-1219 1219-1223 1223-1227 1227-1249 1249-1250 1250-1268 1268-1279 1280saint Sabin Maurillius Christophane Cléon Ier Horace Ier Antonin Ier Nazaire Ignace Ier Emilien Ier Isidore Adrien Ier Sabin II Sabin III Adrien II Cléon II Adrien III Sabin IV Ignace II Adrien IV Antonin II Antonin III Cléon III Adrien V Antonin IV Horace II Cléon IV Adrien VI Cléon V Adrien VII Sabin V Ignace III Emilien II Adrien VIII Horace III Sabin VI Adrien IX
Le Primat Le Primat est le chef de la province ecclésiastique de Cahogne. Il est aussi appelé archevêque majeur de Cahogne pour souligner son caractère autocéphale. Il incarne l'autorité spirituelle sur l'ensemble des fidèles de sa juridiction qui s'étend sur la Cahogne mais aussi à l'Est, au delà des terres impériales, grâce à son titre de métropolite des Dremmens convertis et à convertir. Le Primat est aussi un prince temporel, chef du domaine de l'Église, construit sur les terres concédées par les laïcs pour obtenir leur salut, et baron de Vendaume, titre octroyé par le duc Guillaume le Preux, faisant normalement de l'archevêque le vassal du duc, occasionnant un conflit féodal que le Concordat réglera en dispensant d'hommage le chef de l'Église. L'Archevêque de Cahogne est aussi prince-électeur de l'Empire depuis la bulle de 1124 de l'Empereur Lothar Magnus. En créant le mythe du voyage de l'Apôtre Adrien en Cahogne, saint Sabin fait du Primat un successeur apostolique, revendiquant ainsi l'héritage des Apôtres à l'égal du Triarque, puis accompagne son autorité de justifications théoriques et symboliques : il se fait le vicaire de Dieu, l'image terrestre du Tricéphale, son représentant sur Terre en Cahogne, le père et maître de tous les fidèles, clercs et princes comprit ; se place en gardien du Dogme, en portier du paradis et se veut le Pasteur des Cahons, le chef d'une Église nationale où le salut du peuple passe par la fidélité au Primat. Se développent aussi des rituels marquant la prééminence du Primat, notamment son investiture et son costume qui l'affirme comme chef suprême de l'Église de Cahogne avec la tiare ornée de 3 couronnes représentants les trois hypostases de Dieu. Émane alors de lui seul la source de tout pouvoir dans le clergé cahon. Le Primat est élu à vie par le collège des 9 évêques suffragants réunis en conclave présidé par le doyen. ► Le Concile Le concile permanent, parfois appelé Saint-Synode, est l'assemblée des prélats réunis autour de l'Archevêque de Cahogne pour l'aider à administrer l'Église. Au cour du XIIème siècle, une nouvelle idéologie émerge et remet en cause l'autorité du Primat : le conciliarisme. Cette doctrine affirme la subordination du Primat au concile, qui peut alors le mettre en accusation et abroger ses décisions. Le concile devient une institution supérieure au Primat qui lui usurpe l'autorité suprême sur l'Église de Cahogne et remet en cause le statut monarchique du clergé. Ainsi, le concile s'arroge plusieurs droits : - nomination et révocation des évêques et des abbés. - appel à la guerre sainte. - affranchissement des serments (notamment les hommages des vassaux à leur suzerain). - dissolution des mariages. - légitimation d'un bâtard. - canonisation. - excommunication et anathème. - proclamation de l'interdit sur un territoire (interdit tous les sacrements pour les fidèles). - fondation des universités. - reconnaissance et dissolution des ordres religieux. - arbitrage des litiges liturgiques. - instruction des procès d'inquisition. - création ou modification des évêchés. ► Le Concordat Avec l'affaiblissement de l'autorité ducale, le Primat de Cahogne se retrouve sans protecteur. C'est donc avec ardeur que l'archevêque soutient le comte palatin Raoul lorsqu'il revendique le titre de duc. Cette alliance s'officialise en 1179 avec la signature du Concordat entre le Primat Adrien VI et la duchesse Clotilde l'Emperesse. Le Concordat, aboutissement du rapprochement entre l'Église et le duché, est un texte important qui régit les relations entre le monde laïc des princes et le monde spirituel des prélats, en éliminant les ambiguïtés et délimitant les pouvoirs de chacun afin d'éviter les ingérences et les conflits de juridiction. Les terres d'Église s'en retrouvent protégées de la tutelle séculière, alors que le duc de Cahogne s'affirme comme le gardien de l'Église. Le texte devient la base de l'autorité magistérielle du Primat qui confirme le statut autocéphale de l'Église de Cahogne, son autonomie et sa particularité en établissant l'archevêque au sommet de l'épiscopat du pays comme son seul et unique maître. Il garantit ainsi son indépendance en limitant les pouvoirs du Triarque en Cahogne -tout en lui reconnaissant une prééminence honorifique- en supprimant son droit de réserve (interdisant les appels à la juridiction triarcale) et les impôts qui lui sont dus (les taxes apostoliques et les annates). Il fixe aussi le fonctionnement du concile permanent, affirme sa supériorité et réglemente la libre élection des évêques et des abbés, les princes laïcs n'obtenant plus que le pouvoir de "recommander" des candidats auprès du Concile. En échange, les princes sont libres d'engager les prélats dans leurs administrations, faisant des clercs les hommes des princes, leurs administrateurs, leurs juges et leurs diplomates. Le Concordat confirme aussi au seul Archevêque le pouvoir de sacrer les ducs de Cahogne, et qu'il n'y a de duché que s'il procède du Primat, c'est à dire que le duc ne le devient officiellement qu'après son sacre. De plus, le Concordat statut sur l'ambiguïté de la place du duc au sein du clergé, en tant que personne laïc mais sacré. Il y est dit que le duc est inférieur aux évêques dans sa qualité spirituelle mais supérieur aux simples prêtres et qu'en tant que défenseur de l'Église il peut ordonner aux prélats dont il est le protecteur. Pour finir, plusieurs points du Concordat réglementent les relations avec les Derzis qui les place sous la protection de l'Église de Cahogne afin de les défendre contre la cruauté des princes. Il devient ainsi interdit de les spolier et de les expulser et leur indépendance est garanti. La signature du Concordat fût reçue comme un affront à l'autorité du Triarque et le refus de la prééminence triarcale plaça le clergé de Cahogne dans une position schismatique, certains allant jusqu'à dire que l'Église de Cahogne était hérétique. Le Concordat reste encore à ce jour une pomme de discorde entre le duc de Cahogne et l'Empereur qui demanda à plusieurs reprise son abolition ou son amendement sur certains points. Les ducs de Cahogne eux même ont souvent menacé de supprimer l'ordonnance et de rejoindre l'Église du Triarque afin de faire pression sur l'archevêque de Cahogne. ► L'organisation de l'Église de Cahogne La province ecclésiastique de Cahogne a été créée de toute pièce par saint Sabin en parallèle à la fondation du duché. Il en résulte une grande cohérence territoriale : les diocèses sont larges et d'un seul bloc, sans enclave ni exclave, et les paroisses se calquent souvent sur les frontières des seigneuries. Depuis saint Sabin et quelques ajustement sous ses successeurs directs, les frontières des évêchés ont très peu bougé. La Cahogne compte 8 évêques diocésains : Soulans, Belfort, Vassy, St-Vigor, Beaucerre, Beaulieu, Valroyon et Rodiez. A cela s'ajoute le patriarche métropolitain de Vaucouleur, création récente qui détacha la ville de Vaucouleur du diocèse de Belfort, une décision politique du Primat pour s'attirer les faveurs de la république, grand donateur du clergé. Le patriarcat n'est d'ailleurs pas reconnu par le Triarque, qui considère toujours Vaucouleur sous la juridiction de l'évêque de Belfort. Depuis peu il faut aussi compter avec la légature de Transgarde, où le légat a les mêmes pouvoirs qu'un évêque titulaire pour la région au delà de la Garde. Il représente directement le Primat qui supervise aussi l'Église d'Estovie. Techniquement, le légat de Transgarde a donc autorité sur toute la région au delà de la Garde, c'est à dire l'ensemble de la Vulgarie. En plus des diocèses, la Cahogne compte 3 abbayes territoriales qui possèdent le privilège d'exemption avec une autonomie juridictionnelle semblable à celle d’un diocèse : l'abbaye des Sabines, l'abbaye des Cramoisis et l'abbaye des Prédicants. De plus en plus, il faut aussi compter sur le Grand-Maître de l'ordre des Porte-Croix qui a prit une place importante en Cahogne, notamment en Transgarde. Les évêques et les abbés sont nommés par le Concile, mais leur investiture est à la charge du Primat qui effectue le sacrement épiscopale : après l'imposition des mains et les paroles de la consécration, il est oint sur la tête de l'huile sainte, puis le Primat lui remet ses attributs : crosse, anneau et croix.
Le clergé régulier est formé par les moines et moniales vivant en communauté (cénobitisme) ou en ermites (érémitisme) dans des lieux éloignés de tout (déserts, forêts, montagnes) et qui consacrent leur vie à Dieu en suivant une règle ordonnant le quotidien de la communauté, son emploi du temps et son calendrier. Contrairement au clergé séculier, les femmes peuvent y exercer des fonctions : il existe des monastères féminins composés de moniales (ou nonnes) et dirigés par des abbesses. Souvent, les monastères sont sous l'autorité d'un évêque, mais ils peuvent posséder un privilège d'exemption qui les soustraits de la tutelle épiscopale. Ce particularisme entraîne souvent des conflits juridictionnels entre le clergé régulier et séculier, mais il existe aussi un pont entre les deux car les évêques sont souvent nommés parmi les abbés et l’Église s'est beaucoup appuyée sur la puissance des monastères pour soutenir ses réformes. ► Le monastère Le monastère est le lieu de vie d'une communauté de moines ou de moniales. Il existe plusieurs types de monastères. Lorsqu'il est dirigé par un abbé (ou abbesse) on parle d'abbaye. Un prieuré est un monastère dépendant d'un autre monastère, dirigé par un prieur. Les commanderies désignent les monastères des ordres de moines militaires. Les couvents sont plus ouverts que les monastères car les clercs qui les habitent n'ont pas de vocation monastique, ils ne vivent pas en réclusion et sont plus ouverts sur le monde. Ils sont dirigés par un ou une supérieur(e) et sont souvent urbains. Les monastères sont souvent construits à l'écart dans des lieux difficiles d'accès. Parfois, des villages se forment autour pour profiter de la protection des moines, interférant avec leur modèle de vie recluse. Ce sont des lieux importants de culture, on y trouve des centres d'écriture, de copie, de traduction et des écoles qui accueillent de nombreux érudits, théologiens et maîtres du droit canonique. La population d'un monastère diverge en nombre et en fonction. Les plus grands peuvent compter jusqu'à 300 moines, mais certains peuvent n'être habités que par 4 personnes. En plus des moines qui ont prononcé leurs voeux, on trouve des novices, futurs moines en formation, des familiers, laïcs logeant parmi les moines, des oblats, enfants âgés de plus de 10 ans donnés par leur famille (souvent noble) pour servir Dieu et être éduqué, et des hôtes, séjournant temporairement au monastère. Le bon fonctionnement temporel et spirituel de l'abbaye est assuré par l'abbé, qui est aussi un seigneur féodal. A ses côtés on trouve le chantre, le cellérier, le sacristain, le camérier ou encore le réfectorier. Généralement, l'abbé est élu par le chapitre du monastère composé des plus anciens moines ou bien nommé par l'évêque. Il nomme les officiers de la communauté, accorde des modifications à la règle et a en charge l'accueil des pauvres. Dans le passé, on a pu trouver des abbés laïcs, des nobles qui s'octroyaient la direction d'un monastère sans recevoir la tonsure, mais cette pratique a été interdite par les réformes de l'Église. Les abbés ne pouvant exercer la justice temporelle ou mener une armée, ils laissent cette charge à un vidame, ou avoué, un seigneur laïc nommé pour exercer la gestion des affaires séculières et la protection des moines. Principaux ordres monastiquesL'ordre Cramoisi
L'ordre des cramoisis est l'un des plus puissants et riches ordre monastique de l'Empire avec un réseau de dépendances s'étendant à travers le monde, de la Cahogne jusqu'à la Ponantique. Les moines portent le nom de "cramoisi" en rapport à leur bure rougeâtre, habit imposé par leur règle créé par leur fondateur André Alphus. Ils sont originaires de Gallance et ont été introduits en Cahogne par Louis Fèbus qui leur offrit d'importants privilèges et de nombreuses terres confisquées à d'autres monastères. Depuis une bulle de l'Archevêque, Les Frères Cramoisi de Cahogne forment une branche indépendante de l'ordre principale, avec un abbé à sa tête résident à l'abbaye Saint-Hugues-des-Marais dans le faubourg de Morangis non loin de Soulans. Les Cramoisis forment une caste d'érudits tournées vers les études théologiques, l'écriture, la traduction et les sciences. Ils partent du principe que rien n'est trop beau pour honorer Dieu : ainsi leurs abbayes sont grandioses, illustrées par la majesté de leurs abbatiales qui rivalisent avec les plus belles cathédrales. Recevant d'innombrable dons de la part des laïcs qui souhaitent leur soutien, les cramoisis sont riches et puissants et l'abbé qui les commandent, le Grand Cramoisi, est un personnage important du clergé de Cahogne. L'ordre a été le socle sur lequel se sont appuyés les conciles pour établir la réforme de l'Église. Encore aujourd'hui, beaucoup de membre de l'ordre sont choisis pour être évêque ou archevêque. ► Ordre des Sabines
La "congrégation des pauvres petites sœurs de saint Sabin" est le principale ordre de moniales en Cahogne. On appelle ses membres les Sabines, d'où le nom courant d'ordre des Sabines. Les Sabines suivent la règle de saint Sabin, premier Archevêque de Cahogne, qu'il élabora pour sa sœur sainte Eustelle. Initialement destinées à une vie contemplative recluses à l'intérieur de leur monastère, les Sabines vont peu à peu s'émanciper de leur fonction première pour s'approprier de nouveaux domaines grâce aux règnes de plusieurs abbesse énergiques. Sous leurs abbatiats, l'ordre va se réformer, gagner en organisation et rayonner sur tout le duché. D'abord cantonné à un monastère unique fondé par saint Sabin près de Saint-Galant-des-Monts, l'ordre va ouvrir de nouveaux couvents et absorber d'autres ordres de moniales pour développer un réseau puissant de monastères à travers le monde, allant jusqu'à rivaliser avec les autres ordres du pays. En permettant aux jeunes filles d'accéder à l'éducation, au travail, à la propriété et à la liberté, l'ordre va révolutionner la place des femmes dans la société en leur accordant ce que leur refuse le patriarcat laïc. Peu à peu, l'ordre des Sabines devient une institution puissante destinée à concurrencer le pouvoir des hommes dans l'Église, créant presque une société parallèle où les femmes ont le pouvoir et exercent des fonctions jusque là réservées aux hommes comme la gestion financière, la politique et même la guerre. Aujourd'hui, l'ordre possède des écoles, des ateliers, des auspices et des couvents dans toutes les grandes villes de l'Empire et reçoit les filles des plus grandes familles de la noblesse. Il est très prestigieux pour un prince d'avoir au moins l'une de ses filles parmi les Sabines. L'ordre des Sabines possèdent une organisation très hiérarchisée avec à sa tête la Matriarche qui contrôle un réseau de couvents dirigés par les Grandes Soeurs. L'ordre se divise en plusieurs branches : les sœurs contemplatives dédiées à la prière et au travail manuel mais aussi aux sciences ; les sœurs hospitalières prodiguant les soins aux malades dans les hospices ; les sœurs combattantes, entraînées aux arts de la guerre et destinées à la croisade, pendant féminin de l'ordre des Porte-Croix. ► Les Prédicants
L'ordre des Frères Moralistes, appelé aussi les Prédicants, est un ordre de religieux ayant pour vocation le service des pauvres et la prédication. Proche du peuple, ils se différencient des ordres monastiques qui ont vocation de s'isoler. Suivant les préceptes du courant Judicalien, les Prédicants ont fait vœu de pauvreté et ne possèdent rien individuellement ni collectivement. Contrairement aux autres ordres monastiques, ils rechignent à posséder des titres de seigneurs, de percevoir des droits féodaux et d'exercer le pouvoir temporel. Fondé par Alvise di Heggio à Ponte en Valentine, l'Ordre s'attire rapidement le patronage des grands bourgeois et de l'aristocratie urbaine. Proche des valeurs prônées par les hérétiques Schismatiques qui désirent eux aussi un retour au source et à la modestie des premières églises, le Triarque choisi les Frères Moralistes pour mener des prédications dans les pays pervertis par l'hérésie. C'est sous leur coupe que s'organisa l'Inquisition, tribunal religieux capable de juger les hérétiques et de les condamner. Les Prédicants vont alors devenir des juges et peu à peu, ils vont être identifiés à l'Inquisition, les termes inquisiteur et Moraliste/Prédicant se confondant. On va alors leur donner mauvaise réputation, les qualifiés de zélés et leur donner le surnom « d'immolateurs » en raison des bûchers qu'ils élèvent pour y brûler les hérétiques. Les Frères Moralistes ont fait de la prédication un véritable métier dont ils sont les professionnels. Ils organisent de grands débats contradictoires avec les hérétiques où les moines de l'Ordre font preuve de toute leur habilité dans l'art de la parole, usant des mots avec une grande adresse, déployant des argumentaires finement pensés, et aboutissant parfois à des abjurations collectives. Leurs prêches reposant sur le savoir, l'étude occupe une grand place dans la formation de ces moines. Devant le succès des prêches des Prédicants contre les docteurs schismatiques, le Primat de Cahogne a l'idée de leur confier la conduite des prédications en Transgarde et dans les pays Dremmens. Il fait venir en Cahogne plusieurs moines Valentins pour qu'ils enseignent aux clercs cahons et crée une branche de l'ordre des Frères Moralistes sous son commandement. Les Prédicants sont devenus une arme entre les mains de l'Archevêque dans le contrôle des esprits et des comportements. Mais les Frères Moralistes sont controversés, non seulement pour leur zèle à mener l'Inquisition qui aboutit parfois à des excès de violence, mais aussi pour leurs idées, la frontière entre eux et les Schismatiques se révélant parfois fines. Ainsi, plusieurs Frères Moralistes ont été condamnés par les Inquisiteurs de leur propre ordre pour leurs idées jugées trop extrêmes. En Cahogne, les Prédicants se sont installés dans la Marche-Franche, à la frontière des terres païennes à convertir. Leur habit se veut modeste, composé que d'un long manteau à capuche et d'une tunique blanche serrée par une ceinture de cuir. ► Ordre des Porte-Croix
L'ordre des Portes-Croix est un ordre de moines combattants. Ses membres disposent d'une dérogation leur permettant de faire couler le sang, chose normalement interdite aux clercs. Il est aussi parfois appelé "ordre Cahonique" ou "milice de Cahonne". Les prémisses de l'ordre apparaissent en même temps que les mouvements de la paix de Dieu où des chevaliers se conjuraient entre eux pour la protection des pèlerins. l'Archevêque de Cahogne a alors l'idée de fusionner ces groupes de chevaliers sous le commandement d'un Grand-Maître et d'en faire son bras armée, protecteur des prélats, des églises et des trésors du clergé. La bulle de 1116 crée officiellement l'ordre des chevaliers Porte-Croix, nom donné en raison de la croix cousue sur leur habit. Lors de la première croisade en 1149, plusieurs contingents de Porte-Croix suivirent le duc Hugues Ier en Terre Sainte où ils s’illustreront jusqu'à ce que l'Archevêque ne les rappelle pour protéger les prédicateurs en Transgarde. Aujourd'hui les Porte-Croix ont revendu la plupart de leurs possessions au Ponant et concentrent leur force en Cahogne. Les nombreux octrois du duc Hugues III à l'ordre pour protéger la Transgarde en fit une force politique majeur dans la région, disposant de nombreuses forteresses et de droits sur plusieurs cités. L'ordre des Porte-Croix est devenu très puissant en Cahogne, bénéficiant des largesses des princes et de privilèges accordés par le duc.
Son Grand-Maître est élu à vie par le chapitre de l'ordre et investi de sa fonction par l'Archevêque. Pour diriger l'ordre, il s'entoure d'un conseil formé du maréchal, du drapier, du commissaire et de l'intendant général. L'ordre des Portes-Croix est devenu en quelque sorte l'armée officieuse de l'Église, ses paladins entourant les grands prélats et les protégeant comme une garde personnelle. Autrefois, le siège de l'ordre était situé à Soulans, dans la commanderie de Notre-Dame-des-Lames, puis celui-ci s'est déplacé en Transgarde après la fondation de la ville de Rochedieu qui devint la résidence principale du Grand Maître. Celui-ci est désormais à la tête d'un réseau de commanderie dispersées dans le pays et dirigées par des commandeurs. L'ordre est ouvert à la fois à la noblesse (les chevaliers réguliers) et au petit peuple (les frères sergents). Pour entrer dans les ordres militaires il faut : - être âgé de plus de 18 ans (mais on peut être admis dans un ordre dès l'âge de 14 ans comme aspirant) ; - ne pas être fiancé ou marié ; - ne pas être endetté ; - être en parfaite santé ; - être un homme libre (ni esclave ni vassal d'un autre) ; - ne pas être excommunié. L'engagement est direct après la prononciation des vœux et définitif, même si un moine peut être relevé de ses vœux pour quelques raisons exceptionnelles. Le moine fait vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Souvent, les moines sont des cadets de familles nobles ou bourgeoises sans fortune. Après la prononciation de ses vœux, on remet au nouveau membre son habit et équipement composé d'un tabar et d'une cape, d'une cotte de mailles, d'une cervelière, d'une épée, d'un écu, d'une dague et d'un cheval.
Courants L'Église triaphysite est divisée en interne par deux principales écoles de pensées, les Canes et les Judicaliens, qui s'opposent sur des conceptions de la foi et la manière de rendre le culte. Cet affrontement théologique met à mal l'unité du clergé et déstabilise l'institution. Parfois, lors des synodes, certains clercs en arrivent aux mains et les deux écoles sont devenues des armes politiques pour les laïcs qui leur permettent de faire pression sur l'Église. Des deux courants, les Canes sont majoritaires, profitant notamment de l'essor de l'Ordre des moines Cramoisis, fervents partisans de cette école, mais les Judicaliens trouvent beaucoup de partisans dans le Sud de la Cahogne et chez les nouveaux convertis, notamment en Estovie. ► Les Canes Les Canes doivent leur succès à leurs puissants promoteurs que sont les moines de l'ordre Cramoisi. L'Abbaye Rouge est le principal foyer Canes de l'Empire. Le terme "Canes" leur vient de l'expression « chiens de Dieu » qui les désigne (domini canes), dans le sens noble du terme, celui de gardiens farouches et de fidèles serviteurs. Ils prônent l'exaltation de Dieu par le faste et l'opulence, par le beau et le grandiose. La doctrine s'illustre par les magnifiques édifices religieux qu'ils érigent, à commencer par l'abbatiale Cramoisi. Les Canes accordent une grande sacralité aux objets, aux icônes et aux temples, qui sont de véritable incarnation de Dieu et des saints qu'il faut protéger et adorer. Ils accordent aussi une grande importance à l'étude, car la compréhension du monde c'est la compréhension de Dieu. Ainsi les foyers Canes sont de grands centres intellectuels et beaucoup de professeurs des universités partagent cette doctrine. ► Les Judicaliens Le judicalisme est une doctrine prônée par le prédicateur Judicaël, un Mördwym originaire du Porez dans l'actuelle Cahogne ayant vécu au IIIème siècle. Les Judicaliens appellent à l'austérité et à un mode de vie plus simple. Ils proscrivent l'art (peinture, sculpture) qui détourne de la prière et condamnent le culte rendu aux objets. Leurs édifices sont de simples bâtiments de pierres nues, sans fioriture. Ils mettent en avant le travail de la terre, car Dieu est la Terre et cultiver la terre c'est cultiver Dieu. Ils font ainsi l'éloge de la nature et du caractère sacré des forêts, réminiscence du culte Mördwym encore très influant dans les mentalités de Cahogne, région d'origine du judicalisme. La prédication de Judicaël rencontra un grand succès dans sa région natale où se trouvent toujours le bastion de sa doctrine et ses principaux défenseurs, avant de se diffuser dans le reste de l'Empire, notamment en Valentine. De plus, les élèves de Judicaël ont été les premiers à se lancer dans la conversion des Dremmens, doublant les Canes qui ne sont arrivés que bien après. Ainsi, le judicalisme est très présent à l'Est de l'Empire. Il est simple de distinguer un prélat Canes d'un prélat Judicalien. Le premier sera habillé de soie et de bijoux d'or, portant une magnifique mitre ornée de pierres précieuses ; le second ne portera qu'une simple soutane sans autres artifices, avec pour seul signe de sa fonction l'anneau épiscopal qu'il porte au doigt. HérésiesLes schismatiques Les schismatiques forment un mouvement anticlérical né en Valentine, dans la ville de Pavène. Eux même s'appellent les "rigoristes", car ils prônent une pratique de la religion plus rigoureuse. Les rigoristes sont farouchement opposés aux pouvoirs des évêques et à l'autorité de l’Église. Ils jugent le clergé trop éloigné des premiers temps de la religion, corrompu dans le luxe et le pouvoir. Ils refusent aux clercs l'exercice des pouvoirs temporels et l'acquisition de richesses, niant la légitimité du Triarque et des Archevêques à diriger la communauté des fidèles. Leur objectif est de libérer les croyants de la tyrannie du clergé par une laïcisation de celui-ci, notamment en permettant aux simples laïcs d'administrer les sacrements. Ils réclament un accès direct aux écritures saintes pour les fidèles et rejettent la médiation obligée du clergé pour atteindre le salut. Après sa condamnation par le concile, la dissidence schismatique fût réprimée dans le sang par la croisade menée en 1261 par Thomas le Superbe au nom de l'Église. Les rigoristes ayant échappés au massacre puis au bûcher se sont exilés ailleurs dans l'Empire, trouvant notamment refuge en Cahogne où leurs idées sont récemment réapparues dans les Landes, soutenus par quelques moines érudits, notamment Guillaume de la Tour et Etienne du Lac. Persécutés par le vicomte du Landeron, ces nouveaux schismatiques ont trouvé un protecteur en la personne de Thomas d'Estaing, comte du Porez par son épouse, qui leur a accordé des places de sûreté. Aujourd'hui, les schismatiques sont encore peu nombreux et divisés, mais ils trouvent un terreau fertile dans les grandes villes, se nourrissant du rejet grandissant du clergé par la population citadine. D'abord limitée à quelques foyers dissidents, l'hérésie prend de plus en plus d'ampleur, ce qui inquiète le clergé orthodoxe.
Le culte Derzis est une religion dualiste reposant sur l'antagonisme entre le dieu du bien, Borganesh, et celui du mal, Ghâja. Répandu dans le monde à travers la diaspora Derzi, il a la particularité de n'avoir ni fondateur, ni dogme imposé, ni d'institution cléricale organisée. Les Derzis croient en la Parole, les récits mythiques transmis oralement par l'intermédiaire des Avash, les conteurs inspirés par le souffle divin et dont la mémoire remonte aux temps anciens. Ces histoires racontent la lutte constante entre Borganesh, la lumière, et Ghâja, les ténèbres, et forment un ensemble de concepts philosophiques, vecteurs de science, du droit et de l'art, qui prône la tolérance et la non-violence. Borganesh et Ghâja Borganesh est la divinité suprême des Derzis à qui il a lié son existence. Il est le "Seigneur Sage", l'incarnation de la bonté et de la sagesse, le bienfaiteur du genre humain. Il est opposé à tout mal et à toute souffrance, et face à lui se dresse Ghâja, l'esprit des ténèbres, trompeurs et nuisibles. Les deux entités marquent deux pôles de l'existence : la vie et la mort. L'un est lumière et vérité, l'autre ténèbres et mensonge. C'est l'anti-démon contre l'anti-dieu. La lutte cosmique entre Borganesh et Ghâja a créé le monde car chaque création de la lumière est pervertie par une création du mal. Ainsi, si dieu a créé l'âme, le démon a créé le corps pour l'y enfermer. Si dieu a créé le soleil, le démon a créé la nuit. Si dieu a créé les animaux domestiques pour permettre aux Hommes de les élever, le démon a créé les bêtes sauvages nuisibles et dangereuses. Chaque élément possède son contraire, son miroir diabolique. Chaque vertu a son péché, le travail a la paresse, le courage a la peur, l'amour a la haine...etc. Le culte Derzi est une conception du monde qui repose sur le double, alors que le triaphysisme repose sur le triple. Le monde matériel, le visible et les corps, procède du démon, le mauvais créateur. Seule l'âme est l’œuvre de dieu. Cela détermine les principes Derzis : ils brûlent leurs morts car le salut concerne que l'âme seule et le corps doit retourner poussière ; ne mangent pas de viande car elle est création du mal et impure ; rejettent le mariage et les relations charnelles car les plaisirs du corps sont proscris. Ces préceptes radicaux ne sont bien souvent respectés que par les Avash qui ne peuvent souiller la paroles divines qu'ils transmettent. Ils recouvrent souvent leur corps de symboles religieux afin d'en extirper la souillure de Ghâja. Les simples croyants peuvent manger de la viande ou avoir des relations hors mariage puisque celui-ci n'est pas reconnu, ce qui horrifie les triaphysites. Pour les Derzis, le monde se terminera par la victoire finale du bien qui se séparera définitivement du mal. Le monde matériel s'effondrera, emportant avec lui les esclaves de la matière, alors que les âmes des bons débarrassées de leurs liens charnels rejoindront leur premier séjour, les cieux, aux côtés de Borganesh. Les Avatars Les Avatars sont des incarnations de Borganesh sur Terre. Ils prennent l'apparence de la chair pour mieux en dénoncer la malice. Les Avatars sont des messagers qui apparaissent afin de délivrer la paroles divines et rétablir sa loi. Ainsi, le premier d'entre eux, Sundar Shadi, a révélé la science du salut aux Hommes et affirmé l'alliance entre Borganesh et le peuple Derzi. Le second Avatar Uttar, est celui qui transmit aux Derzis la divination, la langue secrète qui relit dieu à ses fidèles via les prophéties. Ce sont les Avatars qui ont transmit la Parole aux Avash. En tout, il en eu 12. Une prophétie célèbre raconte l'arrivée prochaine d'un nouvel Avatar, le treizième, afin de libérer le peuple Derzi pour les conduire jusqu'à la Terre Promise, le royaume d'origine. Divination La divination est la science secrète des Derzis visant à découvrir ce qui est caché. Elle prend une place très importante dans la religion Derzi car elle rapproche spirituellement de dieu par un accès direct à ses paroles et donne lieu à de nombreuses prophéties mystiques qui fascinent ou effrayent beaucoup les triaphysites. La divination est la connaissance de la langue secrète de dieu. Cette langue se trouve partout et peut être décryptée par plusieurs procédés appelés mantiques. Les mantiques forment plusieurs arts divinatoires qui apparaissent comme des clés de lecture de l'univers, permettant d'en révéler le sens caché. Ce sont des outils de compréhension du monde qui apportent des réponses aux Hommes sur leur avenir, leur destinée finale, leur santé, les intentions des autres...etc. Avec la crise de la religion à la fin du XIIème siècle, beaucoup de triaphysites ont été attirés par la divination Derzi. Ainsi il n'est pas rare de retrouver dans les cours de l'Empire un érudit Derzi maîtrisant les arts divinatoires et régulièrement consulté par la noblesse. Il existe une certaine tolérance de l'Église triaphysite, bien que certains clercs considèrent la divination comme de la sorcellerie et condamnent sévèrement ceux qui s'y adonnent. Malgré les tentatives de répression, la divination est très populaire et certains triaphysites se sont même initiés à ces pratiques. Il existe des dizaines d'arts divinatoires différents, parfois très spécifiques, mais parmi les plus répandus ont compte l'oniromancie, l'arithmancie, la géomancie, la cartomancie, la chiromancie et la nécromancie. Oniromancie L'oniromancie est la divination par les rêves que les Derzi considèrent comme des songes envoyés par dieu pour communiquer ou biens des prémonitions capables de prédire l'avenir. Arithmancie L'arithmancie est la divination par les nombres. Le plus souvent il s'agit de convertir en chiffre les lettres d'un mot afin d'en additionner la valeur numérique avant de l'analyser et de l’interpréter. Cet art divinatoire a débouché sur la Gématria, une forme d'exégèse permettant d'interpréter les textes sacrés par la synthèse des valeurs numériques des mots et des phrases. La gématria Derzi a été adaptée à la lecture des Cantos pour y déceler des messages cachés, formant un courant de l'exégèse codique condamné par l'Église. Cartomancie La cartomancie est la divination par les cartes. Il existe plusieurs jeux de cartes avec toutes différentes interprétation, mais la plus répandue chez les Derzi est la "kaard". La kaard est composée de 22 cartes dites "arcanes majeures" correspondant aux 22 lettres de l'alphabet Derzi. Chacune de ces cartes possèdent une signification divinatoire. Le cartomancien tire les cartes suivant divers protocoles (mélange, disposition) avant de les interpréter.
I. le Magicien II. la Prêtresse III. l'Impératrice IV. l'Empereur V. le Hiérophante VI. les Amoureux VII. le Chariot VIII. la Justice IX. l'Ermite X. la Roue XI. la ForceXII. le Pendu XIII. la Mort XIIII. la Tempérance XV. le Diable XVI. la Tour XVII. L'Etoile XVIII. la Lune XVIIII. le Soleil XX. le Jugement XXI. le Monde XXII. le Fou
Cette pratique est aussi très répandue chez les Sanlars, appelé "bitaque", qui l'ont reprit des Derzis pour l'adapter à leur alphabet. Il rajoute alors six cartes : le Renard, le Ciel, la Prudence, le Tyran, l'Alchimiste, la Guerre. Chiromancie La chiromancie est l'interprétation des signes de la main, des lignes de la paume, des ongles, de la forme et de la position des doigts. Pour les Derzis, la main gauche représente notre potentiel et la main droite ce que l'ont en fait. Surtout pratiquée par les femmes notamment dans les rues des grandes villes où il n'est pas rare de se faire aborder par une Derzi qui proposera ses services contre quelques deniers. Géomancie La géomancie est une pratique divinatoire reposant sur l'observation d'objets lancés sur une surface. Ces objets peuvent être des cailloux, des dés, des osselets, des bâtons...etc. L'interprétation des figures formées par ces objets permet au géomancien de prédire l'avenir par un système complexe de décomptage de points et de lignes. Nécromancie La nécromancie est l'interrogation des morts. Il existe plusieurs pratiques, certains nécromanciens font appels aux esprits alors que d'autres utilisent directement les cadavres. La nécromancie est très controversée chez les triaphysites qui l’interprètent comme un commerce diabolique avec les esprits, mais pour se défendre certains Derzi considèrent le culte des reliques comme une sorte de nécromancie, renvoyant les triaphysites à leurs propres contradictions. On prête à certains nécromanciens la capacité de réveiller les morts et de les contrôler.
La Jaddadislah est une religion monothéiste issue d'une forme réformée des cultes animistes bédouins. Répandue dans le Ponant et l'Extrême-Occident, elle est la religion principale des Sanlars. Elle tire ses origines des prédications de Zénobar, un prophète ayant vécu au Xème siècle et qui voyagea à travers l'Extrême-Occident avec la mission divine d'unifier les tributs bédouines en leur démontrant que leurs divers panthéons n'étaient que l'émanation d'une seule et même divinité. Ses enseignements réformèrent les croyances polythéistes des bédouins mais aussi leur structure sociale et leur organisation tribale, transformant en profondeur la société Sanlar qui s'unifia dans la Grande Horde, prémices indispensables pour la fondation du grande empire d'Insanlar. A la suite des prédications de Zénobar, la Jaddadislah se répandit avec les conquêtes Sanlars. Les fidèles croient en une divinité prenant 7 formes, toutes d'anciennes divinités bédouines : Athmann, Hanubal, Yagûtt, Hûm, Minatt, Khasam et Zéham, le tout rassemblé dans Allahad, celui qui est un, la divinité unique. Le Dieu Sanlar présente une certaine similitude avec le Dieu triaphysite, sauf qu'il prend sept formes au lieu de trois. Tout comme le Tricéphal, Allahad est un dieu omniscient et omnipotent, créateur et protecteur de toutes choses par l'intermédiaire de ses 7 formes. La Jaddadislah a pour source deux livres sacrés : la Kuna, livre recueillant l'histoire du monde de sa création par Dieu jusqu'aux prédications de Zénobar ; et la Haqq, livre des lois recueillant des jugements que Zénobar a rendu au cour de sa vie et servant de jurisprudence à la justice rendu par les Qadis. Les légendes rapportées dans la Kuna présentent d'étranges similitudes avec celles des Cantos. La Jaddadislah présente la particularité de ne pas avoir de clergé bien définie, le temporel et le spirituel se mélangeant. Autrefois, le Malik-al-Muluk, le roi des rois chef de la Grande Horde Sanlar, était le prince des croyants, mais l'effondrement de son empire suite à l'insurrection des Munshaqqins a dynamité l'unité Sanlar, faisant de chaque prince le chef local de la religion. Avec l'époque des croisades lancée pour libérer le Ponant des Sanlars, l'Empire est entré en contact avec les fidèles de la Jaddadislah. Si les chevaliers croisés ne sont pas très renseignés sur la foi de leurs ennemis, plusieurs érudits triaphysites se sont intéressés à cette étrange religion par l'intermédiaire de récits de pèlerins et de traités comparatifs. Ces derniers reconnaissent en la Jaddadislah une hérésie du triaphysisme, la désignant comme la "monstrueuse secte", qui diverge sur des points essentiels mais recèle une part de vérité. Ils offrent différentes interprétations des prédications de Zénobar : si certains le condamnent violemment, le considérant comme un diable envoyé par le Terme, un anti-apôtre ou comme un imposteur ambitieux ayant voulut créer une théocratie en ralliant à lui les tributs bédouines par une gigantesque supercherie, d'autres moins offensifs soulignent son rôle dans la libération des Sanlars du culte des idoles et affirment que ses errements ne sont dû qu'à son ignorance et non à sa volonté de mal faire. Ainsi son dogme devrait être réfuté par l'apostolat et le dialogue, et un concordat universel pourrait être trouvé pour unifier les religions et apporter la paix religieuse. Mais plus que sur le plan théologique, ce sont surtout les mœurs Sanlars qui sont critiquées : les interdits alimentaires, la circoncision et surtout la polygamie. Les auteurs appuient souvent sur la luxure des Sanlars et dénoncent les conversions motivées seulement par la libération sexuelle. Depuis quelques années, la Jaddadislah est de mieux en mieux connue grâce au travail des clercs triaphysites qui accomplissent un réel effort pour connaître et comprendre. La Kuna et la Haqq sont étudiés avec soin, parfois même traduites, afin de mieux les réfuter et de permettre un dialogue avec les Sanlars pour les amener à la vraie religion, non par les armes mais par la parole. Certains auteurs peinent parfois à cacher leur fascination pour cette religion.
Le terme paganisme est un terme générique pour désigner la religion de tous ceux qui ne sont pas triaphysites. Le bon croyant s'oppose ainsi au païen, celui qui est ignorant, superstitieux ou mal converti. Malgré les conversions à la vraie religion, le paganisme laisse souvent ses marques dans les mentalités, les mœurs et les superstitions des populations, notamment dans les légendes et les contes qui gardent la trace poétique des anciens mythes, les vieilles divinités devenant des symboles métaphoriques pour exprimer les sentiments ou les forces de la nature qu'elles possédaient en attributs. ► L'ancienne religion cahonne Les anciens cahons, avant la conquête de Godfred le Grand et leur conversion au triaphysisme, étaient en majorité polythéistes. Les cahons accordaient une grande importance aux ancêtres. Ainsi, les anciens dieux n'étaient pas des divinités célestes et inhumaines mais des rois et des héros mythiques déifiés. Le culte des ancêtres était très important : en premier lieu les parents et grands parents directs qui forment le culte familial, puis le fondateur du clan, ancêtre commun à tous les membres du clan, puis les rois et reines, ancêtres de tous, sortes de divinités nationales. Parmi les grands dieux cahons étaient vénérés Agamudre, Baldomir, Carlon ou encore Clodobert. A l'époque du duc Guillaume Ier, le roi semi-légendaire Théodomond était encore vénéré comme un dieu par les paysans cahons et son culte fût difficile à effacer. Pour aider à la conversion des Cahons, certains ancêtres sont devenus des saints de l'Église triaphysite, permettant la continuation de leur culte sous une autre forme. Le culte des ancêtres transparaît toujours aujourd'hui à travers les cimetières et les tombeaux, et l'ascendance garde encore une grande place dans l'esprit des Cahons. ► L'ancien culte Mördwym et la matière de Cantabrie La vieille religion Mördwyms, disparue depuis plus de mille ans, ne vit plus qu'à travers les ruines de ses temples. Elle est très mal connue car l’œuvre de destruction des prédicateurs de l'Ancien Empire n'en laissa que peu de trace. Aujourd'hui, les mythes de la Cantabrie ancienne ne sont accessibles que par des gravures sur des pierres ou des objets qui apparaissent à travers la Cahogne et par l'intermédiaire de rares textes rédigés par les prédicateurs des premiers siècles mais sous une forme dégradée par la morale triaphysites et déformée par le peu de sympathie que les moines avaient pour les dogmes et les mœurs mördwyms. On sait que le culte Mördwym était une religion animiste très proche de la nature, vouant notamment un culte aux forêts et aux arbres, dont l'Arbre monde créateur de la vie, et à la nature en général qui était incarnée par plusieurs esprits et personnages fabuleux. Du panthéon complexe on ne connaît que quelques divinités à travers les inscriptions des anciens temples en ruines. les jumeaux Mirmyr et Durilmyr, divinités de la guerre, de la chasse et de la fécondité, Calédür, un dieu métallurgiste, Talmynyd, personnification de la montagne du Creuvin et geôlier de R'thiel, divinité dont on ignore la fonction et les raisons de son emprisonnement, Mòrmynydd, dieu de la Fournaise personnifié par le mont du Piton, Isn, déesse des voyageurs, ou encore Eä, épouse de l'Arbre Monde qui a enfanté l'humanité, personnification de la terre dans laquelle se répandent les racines sacrées. La matière de Cantabrie que forme ces anciens mythes a souvent inspiré les poètes cahons qui y ont consacré nombres de leurs chansons et romans. Pour eux l'évocation des anciens dieux est devenue un accessoire de rhétorique illustrant certains sentiments et concepts par des figures de style poétiques. Symboliquement, l'ancienne Cantabrie est devenue la métaphore de la Cahogne libre et indépendante, avec un amalgame entre l'Ancien et le Nouvel Empire et leurs prétentions à dominer le pays. Aujourd'hui, la mythique Cantabrie forme l'univers de la plupart des romans de chevalerie où les Mördwyms sont représentés en bons triaphysites. Le conte des 7 rois et des chevaliers de l'Atrium est devenu l'un des plus célèbre roman de Cahogne, avec pour héros Aerthal, le dernier haut-roi de Cantabrie, dépeint dans sa quête de la sainte Plume, relique capable de sauver son pays des invasions de l'Ancien Empire. ► La religion Dremmen Le culte Dremmens est une religion polythéistes dominée par un couple de divinité, le Ciel-Père (Svaggod), le dieu d'en Haut, et la Terre-Mère (Mirûn), la déesse d'en bas. C'est leur union qui a engendré le monde et les Hommes. Svaggod et Mirûn sont ainsi les parents des trois cavaliers célestes que sont le Vent, la Tempête et la Pluie, et des jumeaux Soleil et Lune, mais contrôlent aussi de nombreuses divinités subalternes qui incarnent les phénomènes naturels. Les légendes Dremmens content ainsi la naissance de l'humanité : née de la glaise ramollie par la Pluie, sculptée par un nain nommé Karliko, puis séchée par le Vent avant que la Tempête ne lui donne la vie par une flèche de foudre. Les Dremmens sont ainsi les fils des trois cavaliers célestes dont le culte occupe une grande place. La religion Dremmen reste très mal connue des triaphysistes. Culte primitif, naïf et simpliste, de nombreuses rumeurs parlent de rites barbares, de sacrifices humains, notamment sur de jeunes enfants qui seraient ensuite dévorés par les guerriers pour en obtenir la vitalité. Beaucoup de ces rumeurs ne sont pas avérées, ou bien concernent des pratiques anciennes ou restreintes à certaines sectes mal considérées par les Dremmens eux-mêmes. Depuis la conversion au triaphysisme du roi Bogdanil Karius en 1271, le paganisme Dremmen recule, notamment dans les grandes villes et parmi la noblesse, mais reste encore très vivace chez les paysans. On distingue alors les païens, qu'on continue d'appeler Dremmens, et les convertis, qu'on appelle désormais Estoviens. Toutefois, l'ancienne religion marque encore les esprits des Estoviens. Si les prédicateurs venus de l'Empire ont tué les grandes divinités, les plus petites ont échappé au massacre et peuplent encore aujourd'hui l'univers matériel et spirituel des Estoviens. Certaines coutumes païennes persistent dans les cérémonies religieuses triaphysites comme les grands festins sur les tombes des morts après les funérailles où l'on verse les boissons et la nourriture sur les sépultures pour nourrir les esprits. Afin de mener à bien les conversions, le clergé rural tolère cette symbiose religieuse, une sorte de double croyance, une version du triaphysisme imprégnée des mythes et traditions païennes. Plusieurs traits de Svaggod ont été transférés au Tricéphale et certains saints ont hérité des attributs d'anciennes divinités, comme saint Adrien-Doroga où l'association du nom d'un grand saint triaphysite avec celui d'une ancienne divinité païenne illustre la naïve survivance du paganisme et la coexistence des deux religions. De plus les Estoviens rendent toujours des honneurs religieux aux animaux, notamment leurs chevaux qui occupent une grande place dans leur quotidien, considérés comme les patrons protecteurs du peuple. La couleuvre est aussi adorée comme protecteur de la maison et serviteur de Dieu. Mais si d'un côté L'Église a fait preuve de tolérance, d'un autre elle a lutté férocement contre les rites les plus barbares (sacrifice et anthropophagie) et les dérives hérétiques dû à la mécompréhension des prédicateurs. L'avancée de la nouvelle religion ne s'est pas non plus fait sans heurts et dans les régions les plus reculée les prédicateurs se sont retrouvés confronté à l'hostilité de la population, voir à leur violence. En Transgarde, la lutte contre les prédicateurs s'est associée à celle contre les envahisseurs cahons et a permis l'émergence de la Strelka, une dangereuse secte réunie autour du culte de Molog, un dieu de la guerre Dremmen.