Le mont Creuvin
Le Mont Creuvin est le point culminant de la chaîne montagneuse des Maurannes. C'est le sommet le plus haut de Cahogne et le 6ème de la Cordillère. Il s'agit d'un ancien volcan dont la dernière éruption remonte à plusieurs milliers d'années. Le sommet, situé à 5101m d'altitude, est formé d'un cône presque symétrique et de pentes prononcées et accidentées par la présence d'anciennes bouches éruptives. Jusqu'à 2000m d'altitude, les pentes sont recouvertes d'une forêt de pins et de bouleaux. Riche en champignons et baies sauvages (fraises, myrtilles, cassis, framboises...), on y trouve la "rose des maurannes", une fleure pâle couleur crème qui entre en floraison au printemps, souvent citée par les troubadours où le héros de leur chanson part chercher une rose blanche pour prouver son amour à sa dulcinée. Au delà, la forêt laisse place à la brousse de montagne puis à un épais manteau neigeux qui alimente plusieurs glaciers. Depuis le sommet, par temps dégagé, on a vue sur toute la Cahogne : on y voit le massif des Aiguilles, la Crête et le volcan du Piton, jusqu'à la mer Adrianique. Déjà objet de fascination chez les Mördwyms, qui l'appelaient "Talmynyd" et en faisant la prison où était enchaîné le dieu R'thiel, le mont a de tout temps influencé l'imaginaire des habitants. Pour les triaphysites, c'est un lieu dangereux où l'on expie ses pêchés. Vers la fin de l'Ancien Empire, lorsque le climat traversait une aire glacière sans précédent, les prêtes partaient en procession jusqu'au mont pour le prier et lui demander d'arrêter le grand froid dont on lui prêtait la responsabilité. Encore aujourd'hui, il inspire la crainte et la défiance et seuls les chasseurs de chamoix et les cristalliers trouvent le courage de braver son climat. Les conditions climatiques sont en effet très dures : neige, brouillard, vents violents, température extrême pouvant descendre jusqu'à -40°C...
Source image : John Mix Stanley
Valroyon
Valroyon est considérée comme la capitale des Maurannes depuis que les Jurennes, la famille dominante de la région, s'y sont établis. Un bourg existait déjà pendant l'Ancien Empire, appelé Galoriopolis, mais c'est surtout avec les Cahons qui la ville connaîtra son essor. Son emplacement stratégique en fait un verrou pour traverser les montagnes. Lors de la conquête de Godfred le Grand, la ville devient le dernier bastion de la Cahogne Royale, finalement conquise par les armées du duc Guillaume Ier après plusieurs années de lutte. Par la suite, Saint-Sabin, premier Archevêque de Cahogne, en fait un siège épiscopal, ce qui permet l'essor économique de la ville grâce à la cour de l'évêque. Entourée par une enceinte de 9 hectares, Hélier III de Jurenne entreprend d'élargir les fortifications en lançant d'important travaux. Mais ceux-ci sont stoppés par les prises de la ville par Hugonet, le prince ducal, qui fait abattre les murs. La ville est ensuite rattachée au domaine ducal et devient le siège de la sénéchaussée des Maurannes. Valroyon est faite de voies étroites aux maisons collées les unes aux autres afin de faciliter la vie en autarcie. Le froid et la neige sont un problème majeur pour les habitants. Toute l'année ses habitants luttent contre le froid et les dangers de la montagne. Ici, les hivers sont durs, recouvrant parfois les rues et les toits d'un manteau blanc persistant. Chaque quartier dispose d'un entrepôt stockant les vivres et le bois de chauffage pour préparer l'hiver, et les jours de grands froids, les rues sont désertées : tout le monde est chez soi réuni auprès du feu. Ce sont souvent des moments aimés des enfants, car pour passer le temps les anciens leur racontent des histoires de monstres et de fantômes. Hormis un nombre impressionnant d'églises et de chapelles qui illustre le caractère superstitieux des Maurannais, et la grande cathédrale de Saint-Yode, la ville ne compte pas de bâtiments remarquables et paraît assez pauvre. Outre les activités minières et la transhumance, la ville tire ses revenus de ses célèbres sources chaudes. Grâce à ses eau naturellement enrichies en minéraux par l'ancienne activité volcanique de la région, Valroyon offre des stations thermales qui permettent de soigner les rhumatismes et les crises de goutte. De nombreux nobles de Cahogne voyagent jusqu'ici pour soigner leurs articulations douloureuses. La ville supporte mal la présence d'une garnison ducale, habituée à son indépendance et fier de son identité. Surtout, Hélier III avait constitué un conseil communal et octroyé une charte que le duc s'est empressé d'abolir lorsqu'il prit la ville, mécontentant beaucoup la population bourgeoise.
Source image : Isidore Dagnan
Le colosse des Maurannes
Le colosse des Maurannes est une statue taillée dans la pierre en souvenir de la résistance de la Cahogne Royale face à l'invasion de Godfred le Grand. Elle est devenue depuis le symbole de l'indépendance des Maurannes face aux prétentions des ducs de Cahogne. On ignore qui l'a sculpté ni par quel moyen, aucun texte n'ayant gardé trace de sa confection, laissant libre court à l'imaginaire des Maurannais qui lui ont trouvé diverses origines. Mesurant 30 mètres de haut, la statut, construit sur une hauteur du massif des Dux, surplombe le passage de la Rosevallée et marque l'entrée dans le Valroie. Elle représenterait le dieu païen Agamudre, patron de la guerre, ou bien le roi cahon semi-légendaire Théodomond. Icône païenne offensant l'Eglise triaphysite et le duché de Cahogne, beaucoup ont réclamé que le colosse soit abattu, mais situé dans une zone escarpée à une hauteur où le climat est particulièrement rigoureux, personne n'a eu jusque là le courage de s'y atteler.
Source image : Sarel Theron
Abbaye des 1000 marches
L'abbaye des 1000 marches est un ancien monastère fortifié devenu un prieuré de l'ordre des prédicants. Si elle n'a plus le statut d'abbaye, les habitants ont continué de l'appeler ainsi par tradition. Fondé à l'origine par un groupe de moines désireux de s'isoler dans le désert glacé des hautes montagnes, l'abbaye s'attire rapidement la protection des barons de Jurennes qui comblent les moines de dons leur permettant de s'agrandir, jusqu'à leur confier la protection des reliques de saint Yode, patron des Maurannes. Située au centre la passe des Roquemaures, il devient un lieu de passage obligé pour tous les voyageurs, ainsi qu'un haut lieu de pèlerinage en raison de sa difficulté d'accès : les fidèles montant les nombreuses marches dans la rudesse du climat pour expier leur péchés par l'effort.
Source image : Louis Gauffier
Argentière
Située aux pieds des Maurannes, Argentière est depuis peu la capitale du comté d'Argenet, apanage du fils puîné de Hugues III. Elle tire son nom des anciennes mines d'argent de la région. Argentière forme une ceinture qui suit en parallèle le fleuve de la Hienne. La rive droite est la plus urbanisée, construite autour d'une citadelle surélevée, centre administratif de la ville. Les maisons, pas plus hautes qu'un étage, sont toutes en pierre avec des toits d'ardoises d'où sort une épaisse fumée via de grosses cheminées de briques. Argentière est la porte d'entrée vers les montagnes, le terminus de la Rosevallée.
Source image : Corelis Springer