L'idéal de croisade En réunissant la conquête militaire avec le pèlerinage religieux, la croisade est devenue pour la chevalerie un aboutissement mettant en action tout son code moral et ses valeurs, la seule guerre juste à mener, condamnant toutes les autres à n'être qu'épuisements stériles qui desservent la vraie cause en dilapidant les forces triaphysites dans des querelles inutiles. L’Église a ainsi réussi à fournir un but pieux à l'ardeur belliqueuse des chevaliers tout en donnant aux laïcs l'occasion d'expier leurs péchés par une guerre pénitentielle pouvant leur conférer la palme du martyr. Le duc de Cahogne Hugues Ier, canonisé par l'Église, est ainsi devenu le meilleur exemple du noble défenseur de la terre sainte, le modèle du parfait chevalier de Dieu et la figure invoquée par les promoteurs de la croisade. Afin d'attirer les volontaires, l'Église n'a cessé d'élargir les privilèges spirituels et matériels associés à la prise de croix : rémission des peines encourues pour les péchés, indulgences, effacement des fautes passés...etc. Surtout, l'Église a créé un statut juridique spécial pour les croisés. Ainsi, celui qui prend la croix se retrouve sous la juridiction ecclésiastique et ne peut plus être jugé par les laïcs, il est protégé contre les attaques personnelles, ses biens sont assurés pendant son absence, toutes les procédures judiciaires en cours sont suspendues, tout comme les excommunications et les interdits. Aussi, il est dispensé de tous péages sur le chemin qui le mènera à destination. Pour finir, le croisé va bénéficier des prières et messes donnés à travers l'Empire pour le salut de la Terre sainte et ceux qui y combattent. Ces privilèges ne sont pas réservés aux chevaliers, ils s'étendent aussi aux femmes, prédicateurs et colons qui les accompagnent. Mais prendre la croix ne s'accompagne pas que de privilèges, il crée aussi une obligation d'accomplir son voyage dans un certain délais, sous peine d'encourir l'excommunication et la honte. Afin de constater le bon accomplissement du vœu de croisade, la chancellerie de l'Avouerie délivre des lettres signées qui l'atteste. Toutefois, le vœu peut être relevé par un prélat, ou bien être commué en substituant une autre personne, par la participation à une autre guerre sainte, ou bien en faisant un don pour la défense des tombeaux. Avec le temps, la prise de croix s'est codifiée par un rituel élaboré faisant entrer le chevalier dans la milice divine. Après avoir prononcé son vœu, le chevalier coud sur ses vêtements une croix pour se distinguer des autres, puis reçoit de la part d'un prêtre le bâton noueux et la besace, symboles des pèlerins. Dès lors il n'est plus un simples chevaliers, mais un soldat de Dieu. L'idéal de croisade s'est ainsi répandu dans l'Empire, notamment via les récits d'anciens croisés faisant par de leur expérience régénératrice. Mais de plus en plus, certains clercs remettent en cause la croisade, son fondement et son intérêt. Ils accusent les pèlerinages armées d'empêcher la conversion des Sanlars qui, après l'étude de leur religion, peuvent être considérés d'après eux comme des hérétiques ignorants qu'on pourrait remettre sur le droit chemin par la prédication. Ils dénoncent aussi ses débordements, comme les croisades populaires qui mettent sur les routes des tas de désœuvrés, et ses détournement, certains, et en premier lieu l'Église elle-même, utilisant le prétexte de croisade pour attaquer leurs ennemis. InstitutionsL'Avouerie
AvouésDates
Gilles de Sainte-Croix1154-1158
Henri d'Artillage1158-1166
Basile de Sainte-Croix1166-1171
Etienne de Sarich1171-1191
Marc-Eugène de Vildoine1191-1199
Basile II de Sainte-Croix1199-1223
Raymond de Deimarr1223-1230
Claude de Belvoie1230-1232
--vacant--1232-1234
Claude de Belvoie1233-1243
Lambert de Basseville1243-1249
Louis de Rainquin1249-1255
Lucain d'Ibalan1255-1268
Jacques d'Estemberg1268-1277
Cornelio-Duarte1277-1282
Ezequiel Valente1282-1291
Geoffroy de Saphèd1291
En arrivant dans le Ponant, les croisés ont imposé par droit de conquête les structures de la société féodale développées dans l'Empire, recréant sur place le système de seigneuries, avec une noblesse et des sujets. Toutefois, la situation particulière d'une guerre permanente sur un territoire hostile les ont obligé à s'adapter en apportant quelques modifications. Ainsi, la société féodale d'outremer est réputée pour être moins sclérosée, permettant plus facilement les ascensions dans la hiérarchie nobiliaire grâce à des successions plus souples qu'oblige la mort régulière des titulaires. De plus, les seigneurs y sont plus libres car non investit par l'Église ou l'Empereur. L'Avouerie est l'institution rassemblant les états croisés sous la direction de l'Avoué. C'est une sorte d'alliance militaire qui unit les croisés entre eux sous l'autorité d'un des leurs. Mais l'Avoué n'est pas le suzerain des princes croisés, uniquement leur chef militaire. Il joue plus le rôle d'un connétable que d'un roi. Il est nommé à vie par la Haute Cour mais peut aussi être destitué. A sa nomination, il est oint avant de prêter serment sur les reliques des saints Apôtres. Sa principale mission est de coaliser les croisés pour défendre les tombeaux et libérer le Terre sainte des infidèles. Si les différents seigneurs croisés ne lui prêtent pas hommage comme à un roi, il lui doivent obéissance sur le plan militaire. En Terre sainte, le service militaire est sans limitation de durée pour faire face à l'état de guerre permanent. L'Avoué nomme aussi les grands officiers : le maréchal, le sénéchal, le chancelier et le chambellan. ► La Haute-Cour Sans roi pour les gouverner, c'est la Haute Cour qui est le cœur du mécanisme gouvernemental des états croisés. Si trouvent les membres de la haute noblesse, les seigneurs, les prélats et les représentants des grandes villes et des comptoirs commerciaux. La Haute Cour élit l'Avoué, vote les lois, règle les litiges entre seigneurs et donne son accord pour des taxes exceptionnelles. L'Avouerie n'ayant pas de capitale, la Haute Cour est itinérante et se réunit sur la demande de l'Avoué ou bien parfois de manière spontanée. Elle est présidée par le chancelier.
Cliquez sur la carte pour plus d'infos Histoire1149-1154 : la croisade En 1050, l'Insurrection des Munshaqqins qui assassine le dernier Malik-al-Muluk provoque la chute de l'Empire Sanlar et ouvre sur l'époque des Taïfas entraînant la division du Ponant en une multitude de principautés autonomes et rivales qui plonge le pays dans une période d'anarchie. Surtout, là où sous le règne bienveillant du Malik-al-Muluk les triaphysites du Ponant jouissaient d'une grande tolérance religieuse, l'indépendance des émirs les soumet à une forte répression. En 1145, les moines Ponantins, persécutés par les Sanlars, finissent par appeler au secours le Triarque par une lettre qu'ils signent de la main de saint Nicopaul dont le tombeau a été pillé : « Venez protéger la demeure de mon corps des infidèles et libérez mes terres exposées aux pires tourments ». La lettre fait grand bruit dans l'Empire et en réponse le Triarque organise un concile en 1149 qui aboutit à l'appel à la croisade de tous les chevaliers triaphysites. L'expédition militaire au Ponant met un an à se construire. S'y joint de nombreux chevaliers de Gallance, de Julienne et de Cahogne, mais la plupart des grands princes de l'Empire, dont l'Empereur, refusent d'y participer personnellement et préfèrent soutenir la croisade par des dons et des prières. Le duc de Basse-Julienne Gilles IV de Sainte-Croix, son neveu Basile, le vicaire impérial Henri d'Artillage et le baron Robert d'Epieux, seront les principaux commandant de l'expédition sous la conduite du légat Jules de Torême. Les croisés se rejoignent à Antiparte, puis traversent la Wisimanie où ils sont accueillis chaleureusement par le roi qui leur apporte son soutien, longent le Borset avant d'atteindre la Cirilie. Là débute véritablement la croisade par de premières escarmouches avec les Sanlars. Les croisés arrivent ensuite devant les portes d'Andaral et y mettent le siège. Par la ruse, Robert d'Epieux parvient à prendre la ville, mais de suite les premières dissension apparaissent entre les croisés pour savoir qui obtiendra la propriété de la cité conquise. Après débat, on l'accorde à Robert d'Epieux qui fonde le comté d'Andaral. A partir de 1152, les croisés sont rejoint par le duc de Cahogne Hugues Ier. Hugues et Gilles se divisent la direction de la croisade. Le duc de Cahogne ira faire chuter Marameth pendant que celui de Basse-Julienne prendra Caralon et Jaudès avant de fonder la principauté de Coradine. Ne supportant pas d'être relégué au second plan, Henri d'Artillage partira avec ses troupes vers le Sud. Il deviendra la premier comte d'Achélan. Après de rapides succès, les croisés se retrouvent acculés dans le désert du Ponant, en manque de tout mais surtout de troupes. Une grande armée de secours est envoyée par le Sultan de Dalam-Arba pour les déloger et une bataille s'engage près de Mayaf sur le Montjoie. La victoire des croisés sera décisive et marquera leur implantation durable au Ponant. C'est au cours de cette bataille que le duc de Cahogne Hugues Ier trouve la mort. ► 1154-1199 : la fondation des états croisés. A la suite de la victoire de Montjoie, les chefs croisés se réunissent à Marameth sous la direction du légat Julio de Torême. Si la bataille contre l'armée du Sultan s'est soldée contre toute attente par une victoire, elle n'en reste pas moins un avertissement à prendre au sérieux. Les croisés se rendent comptent de leur faiblesse face à des Sanlars nombreux mais désorganisés, et décident la création d'une avouerie unissant les états croisés du Ponant. Gilles de Sainte-Croix et Henri d'Artillage se proposent pour occuper le poste d'Avoué, mais c'est le premier qui sera élu, renforçant encore un peu plus la rivalité entre les deux chevaliers. Gilles et ses successeurs travailleront à la consolidation des états croisés en faisant la conquête des côtes du Ponant afin de libérer l'accès pour des renforts venus de la mer, puis en prenant la vallée du Rehan où se trouvent les forces vivent du pays. A la fin su siècle, l'Avouerie atteindra son apogée, divisée en plusieurs seigneuries dont la principauté de Coradine, le comté d'Achélan et le comté d'Andaral seront parmi les plus importantes. A la mort de Gilles de Sainte-Croix, lui succèdent son rival Henri d'Artillage, puis Basile de Saint-Croix, Etienne de Sarich et Marc-Eugène de Vildoine. ► 1199-1229 : la contre croisade En 1199, l'Avoué Marc-Eugène est assassiné par la secte des Munshaqqins. Pour le remplacer on élit le prince de Coradine Basile II de Saint-Croix, petit-neveu du premier Avoué. Basile II est le premier Avoué à être né au Ponant, il parle la langue Sanlar, connaît parfaitement leurs mœurs et s'habille à leur manière, ce qui choquent une partie des croisés, notamment les nouveaux venus qui ne connaissent rien au Ponant. Bien conscient que la survie des états croisés ne dépend que de la division des Sanlars, incapables de se coaliser pour se défendre, Basile II jouera tout le long de son règne des rivalités entre les émirs pour empêcher leur alliance. Ayant des amitiés parmi les princes Sanlars, il liera une alliance avec l'émirat de Qassem et le Sultanat Taldarine. Sa politique d'alliance avec l'ennemi provoquera la colère d'une partie des croisés qui ne tolèrent pas de se souiller avec ceux qu'ils sont venus combattre. C'est pendant le règne de Basile II qu'apparaît Khaled ad-Din Yusuf Al-Malik ibn Chirouk, jeune Sanlar qui tout comme l'Avoué est né dans ce pays déchiré par la guerre. Fils d'un général de l'émir de Tésiphane et fatigué de voir l'apathie de ses congénères, il parvient à prendre le pouvoir en déposant l'émir ami de Basile II pour tenter de réveiller les consciences et fonde ainsi la dynastie des Sondjakides (du nom de son grand-père). Celui que les croisés appelleront Khaladdin représentera le plus grand danger pour les états croisés : militant de l'unification Sanlar, il sera l'instigateur de la contre-croisade. Avant ça, pendant dix ans, le rusé Basile parviendra à contrecarré tous les plans de son ennemi, bien trop conscient du danger qu'il représente, par une habile diplomatie qui le fera échouer dans ses tentative d'alliance avec ses voisins. Tant qu'il aura Basile II en face de lui, Khaladdin ne parviendra à reprendre la moindre terre aux croisés. En 1223, Basile II meurt en donnant l'instruction d'élire son frère à l'avouerie. Mais la faction constituée par ses opposants, composée en majorité de croisés venu d'outremer, s'emparent de la Haute Cour et élise Raymond de Deimarr, chevalier redoutable et charismatique mais récemment arrivé au Ponant et sans aucune expérience de la croisade. En quelques années, Raymond brisera tout l'édifice diplomatique battit par Basile II en reprenant une politique d'hostilité envers ses voisins. Son attaque sur l'émirat de Qassem précipitera l'alliance de l'émir avec Khaladdin, puis il refusera d'aider le Sultan lorsque leur ennemi commun prendra Dalphas. Ayant pour adversaire un homme d'une toute autre qualité que Basile, Khaladdin aura les mains libres pour réaliser son plan d'unification. Après s'être emparé de l'émirat de Qassem, il s'attaque à la cité d'Iskirun puis s'allie avec l'émir d'Al-Gondar avant de signer une trêve de 20 ans avec le Sultan Taldarin. 1228 est l'aboutissement de ses années de préparation. S'attaquant à Nicopauliade, il inflige une lourde défaite à l'armée de renfort commandée par l'Avoué Raymond qui est emprisonné après la bataille. L'année d'après c'est comme otage que Raymond assiste à la chute du comté d'Andaral... ► 1229-1233 : la croisade de secours La chute d'Andaral, premier état croisé créé dans le Ponant et le premier à disparaître, fait l'effet d'un tremblement de terre dans l'Empire et fait craindre un effet domino qui verrait la disparition totale de la présence triaphysite au Ponant. Le Triarque entreprend alors de prêcher de nouveau la croisade mais constate un manque d'enthousiasme pour une nouvelle expédition dans un pays lointain. Il promet alors des indulgences, des absolutions et une protection totale de ceux qui prendront la croix, puis investit de son trésor pour engager des mercenaires et acheter des bateaux. Une grande armée croisée débarque en Ponantique en 1231, deux ans après la perte d'Andaral. Avant cela, Raymond avait finit par être libéré contre une grosse rançon et la signature d'une trêve de 10 ans, Khaladdin désirant poursuivre ses efforts d'unification du monde Sanlar avant de reprendre la guerre contre les croisés. A peine sortit de sa prison que Raymond prit un bateau pour retourner chez lui et abandonner le Ponant à son sort, traumatisé par son expérience. La Haute Cour lui choisit un remplaçant en la personne de Claude de Belvoie, vieux chevalier de grande expérience qui dès son entrée en fonction brisa la trêve avec Khaladdin dans l'espoir de reprendre les terres perdues. Mais trop affaiblit par la perte d'Andaral, les croisés ne purent rien et Claude préféra attendre les renforts que le Triarque lui promettait. Malheureusement rien ne se passa comme prévu. A peine arrivés en Ponantique que les nouveaux croisés causèrent des problèmes. De plus, personne ne parvenait à décider d'une marche à suivre, et la mauvaise entente entre les nouveaux croisés et les colons, notamment les poulains nés en Ponantique, empêchait toute concertation. Après le Concile de Port-de-Grâce, contre toute raison logique, l'armée croisée décida de diriger son action vers le Sultanat Taldarin, estimant qu'il était préférable de prendre ce pays pour y gagner ses ressources avant de se diriger vers Khaladdin alors que le Sultan avait depuis Basile II entretenu des relations cordiales avec l'Avouerie. En 1232, les croisés mettent le siège sur Gol-Vidir, mais seulement 4 jours après ils apprennent que Khaladdin attaque au Nord. On décide alors de diviser l'armée en deux : une partie restera faire le siège de Gol-Vidir pendant que l'autre ira porter secours dans le Nord. Décision stratégique malheureuse qui divise les forces des croisés... quelques mois plus tard, Khaladdin écrasera l'armée croisé au Nord, et au Sud le Sultan libérera Gol-Vidir en mettant en fuite les assiégeants. De retour à Port-de-Grâce, la Haute Cour, composée en grande majorité de nouveaux venus arrivés avec la croisade de secours, décidera l'éviction de l'Avoué Claude qui paye le manque de cohésion des croisés. Ces derniers, tellement divisés, chaque faction se sentant trahit par l'autre, ne parviendront même pas à se mettre d'accord sur un nom et l'Avouerie restera sans Avoué pendant deux an. ► 1233-1299 : le chaos Vaincue et humiliée, la croisade de secours finit par se désintégrer d'elle même, chacun retournant chez lui. Ce fiasco sera une catastrophe provoquant la ruine des états croisés par la dilapidation de son trésor et la destruction de ses forces vives. En 10 ans, ils auront perdu la moitié de leur territoire, avec les pertes d'Andaral, Nicopoliade, Jabulin, Marameth, Muhabaddine, Kerak, Dalphas et Joma, qu'ils ne recouvreront qu'en partie. S'en suit une période de chaos où seule la mort de Khaladdin en 1238, qui divise son empire entre ses trois fils, permettra de sauver la situation. Après le départ des croisés, Claude est réélu par la Haute Cour libérée de ses parasites venus d'outremer. Puis s'en suit une série de croisades personnelles qui vont s'étendre sur toute la seconde moitié du XIIIème siècle. Décrédibilisés, il apparaît que ni la noblesse ni l'Église ne semblent capables de protéger les tombeaux des saint Apôtres. Naît alors l'idée que seuls les plus humbles, ceux possédant une âme innocente, y parviendront. Débute une série de croisades populaires, fait de paysans, de femmes et d'enfants, menées par des prédicateurs à moitié fous. En 1267, c'est une armée composée uniquement d'enfants qui arrive sur les côtes de la Ponantique et embarrasse l'Église et les croisés. Ils finiront massacrés ou vendus comme esclaves. Ces croisades causent souvent bien plus de mal que de bien, lançant sur les routes des hordes de pauvres gens zélés et incontrôlables qui finissent souvent anéantis par l'ennemi sans n'avoir jamais rien accomplis. En 1261, le chaos sera renforcé par l'arrivée massive de réfugiés Valentin fuyant les persécutions de la croisade contre les schismatiques. La présence d'hérétiques sera un facteur de trouble supplémentaire. Au cours de cette période, plusieurs seigneurs de l'Empire vont prendre la croix sans attendre un nouvel appel de l'Église, menant des armées plus ou moins grandes constituées sur leurs fonds personnels. Les états croisés vivront sous perfusion de ces croisades privées, ne survivant que par les donations et l'arrivée régulière de chevaliers venus d'outremer. Mais dans la seconde partie du XIIIème siècle, l'idéal de croisade s'essouffle. Parmi les nombreuses croisades des princes d'Empire on en compte trois principales : celle du margrave de Zétanie en 1264, celle du prince héritier de Cahogne en 1295, mais surtout, celle de l'Empereur Cornelio-Duarte en 1277. En 1258, Jacques d'Estemberg, un vieillard considéré comme le plus sage des croisés, est élu Avoué. Malgré son age il sera le plus brillant chef croisé depuis Basile II. Il parvient à refaire la cohésion des croisés et inflige quelques défaites aux Sanlars. Mais son plus grand acte sera d'avoir réussi à convaincre l'Empereur de prendre lui même la croix pour venir sauver le Ponant. En 1277, c'est la première fois qu'un Empereur se rend en personne au Ponant, mais ce sera une croisade sans la foi. Cornelio-Duarte, homme pragmatique, sera là avant tout pour rehausser un titre impérial en perte de prestige. Son désir sera principalement de réveiller l'idée d'une restauration complète de l'Empire par la reprise des anciennes provinces impériales du Ponant. Cornelio-Duarte fera destituer Jacques par la Haute Cour afin de devenir lui-même Avoué et avoir les mains libres pour diriger la croisade. Si la croisade de l'Empereur n'apportera aucune conquête militaire, elle sera décisive dans la survie des états croisés et aura le mérite de redynamiser l'idéal de croisade dans l'Empire. Pendant 5 ans, Cornelio-Duarte se démènera avec beaucoup de courage et de sérieux pour sauver les états croisés, fera restaurer toutes les fortifications des grandes villes et construire plusieurs châteaux aux frontières, puis réformera les institutions, son titre impérial lui conférant assez d'autorité pour consolider celui de l'Avoué et mettre au pas les seigneurs croisés récalcitrant. Enfin, il rétablira la politique d'alliance avec les émirs Sanlars comme au temps de Basile II et trouvera en la personne du Sultan un bon ami. Toutefois, l'Empereur court après une chimère et son idée de restauration impériale ne fera qui lui coûter ses forces. L'Église jugera d'un mauvaise œil la croisade de l'Empereur, l'accusant d'avoir refusé le combat et de s'être lié d'amitié avec l'ennemi. Cornelio-Duarte repart en 1282 non sans avoir avant son départ signé une trêve de 10 ans avec les principaux émirs Sanlars. Pour lui succéder, il fait élire Ezequiel Valente, l'un de ses agents, et ajoute au titre d'Avoué celui de vicaire impériale. La trêve de l'Empereur est bien respectée jusqu'à son terme, puis à partir de 1292 les combats reprennent. A nouveau, des prédicateurs parcours l'Empire pour appeler à la croisade. C'est ainsi qu'un groupe de missionnaires arrive en Cahogne et persuade le jeune Eudes, fils du duc de Cahogne Hugues III, de prendre la croix. Le futur Eudes II ne repartira du Ponant qu'en 1299 afin de reprendre son héritage à la mort de son père. Grâce à lui, les croisés parviennent à reprendre Marameth et le tombeau de saint Nicopaul, mais leur situation reste très précaire. Chronologie 1149 : Appel à la croisade. 1151 : Prise d'Andaral. 1154 : Bataille de Montjoie où Hugues de Cahogne meurt en martyr. Marque une grande victoire pour les croisés qui s'imposent au Ponant. Gilles de Sainte-Croix est élu premier. 1158 : Mort de Gilles. Henri d'Artillage est élu Avoué. 1166 : Mort d'Henri. Basile de Sainte-Croix est élu Avoué. 1171 : Mort de Basile contre les Sanlars. Etienne de Praël est élu Avoué. 1191 : Mort d'Etienne. Marc-Eugène est élu Avoué. 1199 : Mort de Marc-Eugène assassiné par un Munshaqqin. Basile II devient le premier Avoué né au Ponant. 1215 : Avènement de Khaladdin qui devient émir de Tésifane. Basile parvient à étouffer les ambitions de l'émir et à éviter l'union des Sanlars tout le long de son règne. 1223 : Mort de Basile II. Raymond élu Avoué. Il rompt les alliances avec l'émir de Qassem et la cité d'Iskirun. 1224 : Mariage de Khaladdin et de la fille de l'émir d'Al-Gondar, alliant les deux familles. 1225 : Prise de Qassem par Khaladdin. 1228 : Grosse défaite des croisés face à Khaladdin. Raymond est emprisonné. 1229 : Chute d'Andaral. 1230 : Raymond est libéré contre une grosse rançon et la signature d'une trêve de 10 ans. L'Avoué repart ensuite en Ostromanie. Élection de Claude. Le nouvel Avoué brise la trêve dans l'espoir de reprendre les territoires perdus. 1231 : Croisade de secours. Échec des croisés devant Gol-Vidir. 1232 : Déposition de Claude. Le titre d'Avoué est vacant. 1234 : Réélection de Claude après le départ de la croisade de sécours. 1238 : Mort de Khaladdin. Son empire est divisé en trois : l'émirat de Qassem, l'émirat de Tésifance, l'émirat d'Alandar. 1243 : Mort de Claude. Lambert de Basseville est élut Avoué. 1249 : Mort de Lambert de Basseville. Louis de Rainquin est élu Avoué. 1255 : Mort de Louis de Rainquin. Lucain d'Ibalan est élu Avoué. 1261 : Arrivée massive de réfugiés hérétiques suite à la croisade contre les Schismatiques en Valentine. 1264 : Croisade du margrave de Zétanie. 1267 : Croisade des enfants. 1268 : Mort de Lucain d'Ibalan. Élection de Jacques d'Estemberg a l'Avouerie. 1277 : Croisade de Cornelio-Duarte. Remet de l'ordre et se fait élire Avoué pour diriger la croisade. Il restaure les fortifications et réorganise la défense, renoue des liens diplomatiques avec les Sanlars, notamment le Sultanat Taldaride. Mais sa croisade n'est marquée par aucune conquête militaire, ce qui déçoit beaucoup les croisés. 1278 : Grâce à l'aide de l'Empereur, le sultan parvient à reprendre Dalphas tenue jusque là par l'émirat de Qassem. 1282 : Cornelio-Duarte quitte le Ponant après avoir signer une trêve de 10 ans avec les Sanlars. Il fait élire son fidèle Ezequiel Valente comme Avoué. 1291 : Mort d'Ezequiel Valente. Election de Geoffroy de Saphèd. 1292 : Fin de la trêve de l'Empereur. Les combats reprennent officiellement entre croisés et Sanlars. 1294-1299 : Croisade d'Eudes de Cahogne.